Les fédérations CGT et FO des chauffeurs routiers seront reçues lundi soir au secrétariat d'État aux transports pour évoquer les potentielles "conséquences dramatiques sur le salaire" du projet de loi travail, a-t-on appris de source syndicale. Selon le texte défendu par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, un accord d'entreprise pourra abaisser le taux de majoration des heures supplémentaires jusqu'à 10% au lieu des 25% généralement pratiqués.
Une conséquence "dramatique" sur le salaire des chauffeurs. Dans le transport routier de marchandises, cela "pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le salaire ou le temps de travail", indique un communiqué de la CGT-Transports. Dans ce secteur, en effet, la rémunération est largement gonflée par les heures supplémentaires qui ne sont "pas des heures exceptionnelles" consécutives à un accroissement temporaire d'activité, "mais des heures normales de travail", affirme Jérôme Vérité, numéro un de la fédération.
Un taux de majoration de 25%, voire 50% actuellement. La loi travail "pourrait faire perdre plus de 1.300 euros de salaire par an avec la diminution à 10%, pour quelqu'un qui fait 200 heures par mois", a-t-il calculé en se basant sur le taux horaire de la convention collective. Actuellement, les heures sont majorées de 25% à partir de 152 heures travaillées puis à 50% au-delà de 186 heures, selon lui. Jérôme Vérité "craint" particulièrement pour les salariés travaillant "dans les petites boîtes", notamment chez les sous-traitants où la présence syndicale est faible et la pression des grands groupes, forte.