Pendant le confinement, la fermeture de nombreux bureaux de tabac et des casinos a fortement touché le secteur du jeu. "Quand le confinement a commencé, 20% de nos points de vente ont été fermés et les compétitions sportives, qui représentent 20% de notre chiffre d’affaires, ont été arrêtées. Pendant les deux mois de confinement on a perdu 60% de nos mises", a rappelé la PDG de la Française des Jeux Stéphane Pallez, lundi midi sur Europe 1. Mais avec le déconfinement, les Français ont en partie repris leurs habitudes alors que le poker en ligne et les paris sportifs ont même connu une forte croissance. A l’inverse, les conséquences de la crise du coronavirus se font encore sentir sur les casinos. Europe 1 fait le point sur la situation économique du secteur du jeu.
Toujours autant de succès pour le Loto et l’Euromillions
Comme de nombreux acteurs du secteur, la Française des jeux a été frappée par la pandémie. "On n’est pas encore revenu à la normale, on donnera des prévisions d’ici à mi-octobre. Au mois de juin, on est revenu à des niveaux comparables à ceux de juin de l’an dernier", a assuré Stéphane Pallez. Si la FDJ a réussi à limiter les pertes, elle le doit en grande partie à ses traditionnels jeux de loterie. "La crise a montré que nos best-sellers restent nos grands jeux de tirage : le loto et l'Euromillions. Ce sont les jeux qui ont le maximum de joueurs et ce sont les jeux sur lesquels les gens ont été sur notre site le plus naturellement, parce que ça fait partie de leurs habitudes. Sur l'Euromillions, on a fait un accord avec l'ensemble des loteries européennes et progressivement le jackpot va pouvoir monter jusqu'à 250 millions d'euros", s’est-elle satisfaite.
Le confinement a également permis une forte hausse des jeux en ligne sur le site de la FDJ. "On a eu 50% de croissance des mises sur la loterie en ligne, mais l'essentiel de notre chiffre d'affaires reste dans les points de vente et il est lié encore une fois à un certain nombre d'habitudes. Les gens ne jouent pas plus, mais ils continuent de jouer à ces jeux-là", a constaté la patronne de la FDJ.
En revanche, les jeux de grattage ont souffert de la crise. "Les jeux de grattage, c'est un petit peu différent parce que ce sont des jeux de points de vente. Donc quand les points de vente sont en partie fermés ou quand il y a moins de trafic, on a une plus forte baisse sur les jeux de grattage. Mais les paris sportifs, eux, marchent très bien en ce moment", a nuancé Stéphane Pallez.
Un été radieux pour les paris sportifs
En effet, les paris sportifs ont profité d’un été exceptionnel, avec notamment la présence de deux clubs français en demi-finales de la Ligue des champions de foot (Lyon éliminé en demi-finale et le PSG battu en finale, tous les deux par le Bayern Munich). "On a eu un très bon mois d’août grâce aux paris sportifs. On est sur une bonne lancée au mois de septembre, on revient à des niveaux d’activités qui nous font penser qu’on est sur la bonne voie", s’est réjouie la patronne de la FDJ.
Les sites de paris en ligne ont eux aussi tiré le gros lot grâce à la Ligue des champions au mois d’août. "On a eu un été particulier car tous les championnats ont repris sauf la Ligue 1, donc on a eu pas mal de mises. Et la formule de la Ligue des champions en mode Final 8 a fait du mois d'août un mois assez atypique en termes de mises. On a connu une très, très grosse croissance", a assuré Julien Huber, en charge des paris sportifs et du poker chez Winamax.
En revanche, le Tour de France n’a pas séduit les parieurs. "Le Tour de France est quand même un sport assez confidentiel chez nous, qui est très peu misé. C'est d'abord le football qui représente 50% des mises, puis le tennis. On a beaucoup d'attentes sur Roland-Garros (le tournoi commence le 27 septembre)."
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Le poker en ligne a cartonné pendant le confinement
Chez Winamax, le poker en ligne a également été un véritable carton pendant le confinement. "Les paris sportifs se sont effondrés avec l'absence de compétitions sportives. Le poker a par contre très bien marché chez nous. On a fait un peu plus que compenser ces produits", s’est félicité Julien Huber. "C'est difficile de dire si la croissance que l'on a connu sur le premier semestre aurait été la même sans confinement. Mais on peut dire qu'elle aurait été du même niveau, et même certainement un peu en dessous, sans confinement."
Mais alors, quelles sont les raisons de ce succès du poker en ligne ? "Pendant le confinement, le poker était une activité qui se prêtait plutôt bien au fait que les gens soient confinés : ils avaient du temps et ils étaient privés de pas mal de leurs loisirs, ce qui leur libérait un peu de budget", a avancé le responsable chez Winamax. "Ce qui était plus facile pour les joueurs qui étaient confinés chez eux, c'était de jouer des tournois dans ce qu'on appelle les 'trois multi-table', qui durent entre deux, trois et quatre tournois. Ça a bien marché", a-t-il expliqué.
Les casinos en difficulté
En revanche les casinos, qui ont été obligés de fermer pendant le confinement, continuent de subir l’impact de la crise. "Ça a repris difficilement. Pendant le confinement on a fait zéro puisqu'on était fermé, contrairement à mes collègues de la Française des Jeux et de Winamax. C'est la première fois qu'on fermait nos casinos", a déploré Eric Cavillon, le directeur général des casinos Barrière. "La reprise est difficile parce qu'on a évidemment souhaité avoir des mesures sanitaires extrêmement strictes. Donc ça reprend doucement."