Macron convoque Drahi… que vont-ils se dire ?

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G.S. avec Emmanuel Duteil , modifié à
Le propriétaire de SFR-Numericable veut racheter Bouygues, et ça ne plait pas au ministre de l'Economie

Patrick Drahi est convoqué mardi à 19h à Bercy. Le propriétaire de SFR-Numericable doit rencontrer Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, qui s'est dit opposé à l'offre de rachat de Bouygues. Manuel Valls est également monté au créneau lundi : le Premier ministre a posé des conditions à ce rachat. Mais l'Etat peut-il réellement s'opposer à un tel rapprochement ?

Orange comme moyen de pression ? Sur le papier, l'exécutif a très peu de leviers pour bloquer un rapprochement entre Bouygues et SFR, deux entreprises privées dont l'Etat n'est pas actionnaire. Mais le gouvernement dispose tout de même de moyens pour faire pression. Et le principal s'appelle "Orange", dont l'état est au capital à un peu plus de 25%. Or, en cas de rapprochement Patrick Drahi, aura besoin du soutien de l'opérateur historique pour reprendre des salariés de Bouygues.

Le gouvernement peut également saisir l'Arcep, l'autorité de régulation des Telecom. Une disposition de la loi Macron prévoit en effet une possibilité de contraindre un groupe à tenir ses engagements en matière d'investissements sur le territoire. Si la fusion freine les investissements promis par les deux groupes, l'Etat pourra saisir l'Arcep. L'exécutif pourrait enfin se montrer tatillon sur le respect de la concurrence. Le passage à trois opérateurs risquent en effet de biaiser celle-ci, et de mettre le dernier arrivé, Free, qui serait loin derrière en terme de taille, dans une posture délicate.

Que va demander Macron? Mardi, Emmanuel Macron va avant tout demander des assurances à Patrick Drahi. Sur le montage financier, d'abord : l'homme d'affaire va encore s'endetter à hauteur de 10 milliards d'euros.  Sur les investissements, donc : le gouvernement négocie déjà depuis plusieurs mois avec SFR-Numericable pour assurer une couverture internet-téléphonie sur tout le territoire, et le passage à trois opérateurs risque de ralentir un peu plus les investissements. Mais l'Etat demande aussi, et surtout, des garanties sur l'emploi : la fusion des deux groupes entraînerait des doublons de postes, susceptibles d'être supprimés. Emmanuel Macron veut enfin des promesses sur les prix. Pas question, pour l'exécutif, de tolérer une hausse des tarifs des forfaits.