Emmanuel Macron propose d'aller plus loin que le texte actuel du projet de réforme du code du travail, en élargissant davantage le champ de la négociation collective, et prône "la modération salariale" dans une interview à paraître mardi dans Les Echos.
Préférer "l'investissement". Selon lui, la France a comblé une partie de son retard de compétitivité grâce au Pacte de responsabilité et au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), adoptés depuis 2012, mais doit poursuivre en ce sens, "et la clef, c'est la modération salariale", dit-il. "Je dis (aux industriels, ndlr) : 'ayez une préférence pour l'investissement et l'emploi-formation plutôt que pour les dividendes et les salaires !'", poursuit-il.
Au plus près de l'entreprise. Interrogé sur l'opportunité d'aller plus loin que le projet de loi Travail, Emmanuel Macron répond : "oui. Il faudra élargir le champ de la négociation collective au niveau de l'entreprise à d'autres domaines (que le temps de travail, ndlr)". "Plus on ira vers l'entreprise, plus ce sera efficace", insiste le ministre, habitué aux déclarations jugées iconoclastes à gauche. "L'opinion est intelligente et elle évolue. La majorité des Français veut travailler, veut des progrès, est lucide", justifie-t-il.
Le projet de loi défendu par Myriam El Khomri a été adopté en première lecture le 12 mai à l'Assemblée nationale, via la procédure dite du 49-3, et doit désormais passer entre les mains des sénateurs.