Les actionnaires de Volkswagen réunis en assemblée générale ont donné mercredi soir leur aval à la direction, malgré le vaste scandale des moteurs truqués, mais un gros actionnaire, l'Etat régional allemand de Basse-Saxe, s'est abstenu.
Un vote favorable à 93,69%. "Pour l'année 2015, les détenteurs d'actions ordinaires ont donné à 93,69% le quitus aux membres du directoire et du conseil de surveillance", a détaillé Volkswagen dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un compte-rendu de son assemblée générale. Cette décharge vaut pour la direction en place en 2015, c'est-à-dire entre autres l'ex-patron Martin Winterkorn, qui a rendu son tablier juste après l'éclatement du "dieselgate", portant sur le trucage par Volkswagen du moteur diesel de 11 millions de véhicules dans le monde.
Procédure judiciaire. Martin Winterkorn est dans le collimateur de la justice, en particulier depuis cette semaine sur des soupçons de manipulation de cours, de même que l'actuel patron de la marque Volkswagen Herbert Diess. Beaucoup de petits actionnaires étaient réticents à accorder le quitus à ceux qu'ils estiment compromis dans le dieselgate, dont les tenants et aboutissements ne sont toujours pas connus. Mais la décharge du directoire était tout de même chose quasi-entendue, la plupart des grands actionnaires s'étant rangés derrière les organes dirigeants.
Surtout de gros actionnaires. Exception notoire, la Base-Saxe, Land allemand qui abrite le siège de la société et qui détient 20% du capital, s'est abstenue. Le Land "ne veut surtout pas donner l'impression qu'ils se positionne dans les procédures judiciaires en cours", selon cette déclaration. Les petits actionnaires ne détiennent que 11% environ des droits de vote, le reste appartenant aux familles héritières Porsche-Piëch (52% environ), à la Basse Saxe et à l'Emirat du Qatar via le fonds Qatar Holding (17%).