Le groupe laitier Lactalis a appelé au calme lundi alors qu'une vaste manifestation de producteurs accusant le groupe d'acheter leur lait à des prix trop bas est prévue devant son siège à Laval.
"Dans le respect des biens". "Nous attendons que cette manifestation se passe dans le calme, dans le respect des biens et des personnes, et qu'il n'y ait pas de débordement", a déclaré au micro de France Inter Michel Nalet, porte-parole de la société. Des producteurs de Bretagne, Normandie et Pays de la Loire ont notamment prévu d'occuper un rond-point proche de l'usine Lactalis à Laval et de s'y relayer chaque jour pour faire plier le numéro un du secteur.
Ouvert à la discussion mais sans le blocus. Lactalis est prêt à recevoir les organisations de producteurs pour discuter avec elles des prix du lait, a assuré Michel Nalet. "Pour ce qui concerne la FNSEA et la FNPL (branche "lait" du syndicat agricole majoritaire, ndlr) qui ont demandé un rendez-vous à notre président, nous avons répondu que bien entendu nous sommes disposés à discuter avec elles", a-t-il ajouté. "Mais on ne peut pas à la fois guerroyer et faire un blocus (...) et stigmatiser notre groupe et demander de se mettre autour de la table", a relevé Michel Nalet.
Faire face à la concurrence étrangère. "Le groupe est tout a fait conscient des difficultés que rencontrent les producteurs aujourd'hui", a par ailleurs avancé le porte-parole de Lactalis. Mais, a-t-il relevé, "ce n'est pas parce que l'entreprise peut être considérée comme une entreprise qui se porte bien et qui se développe que nous pouvons nous exonérer de la réalité de notre marché". "Quand des concurrents belges ou néerlandais qui se trouvent à peu de distance de nous paient 30, 40, 50 centimes de moins le prix du lait qu'en France, c'est évident que nous devons aussi tenir compte de cette réalité", a justifié le patron de Lactalis. "Si nous avions respecté scrupuleusement" les contrats qui lient Lactalis aux producteurs, "depuis la fin de l'année 2015 jusqu'à quasiment aujourd'hui nous aurions dû payer le prix bien moins que ce que nous avons payé", a-t-il assuré en affirmant que l'entreprise avait versé 75 millions d'euros de plus que ce qu'elle aurait dû.