Trois procédures judiciaires ont été lancées par les salariés de six McDonald's de Marseille promis à un changement de franchiseur, avec en prime une plainte au pénal pour tentative d'escroquerie, a précisé lundi l'avocat des salariés Me Blindauer.
Devant le juge des référés du Tribunal de grande instance de Marseille, Me Blindauer, avocat du Comité d'entreprise de la société qui regroupe ces six franchises McDonald's, a demandé lundi la fourniture de documents et d'informations complémentaires, ainsi que la prolongation du délai de consultation, censé se terminer le 7 août. Le tribunal a mis sa décision en délibéré à vendredi.
Une deuxième procédure, devant le Conseil des Prud'hommes et concernant le transfert à un nouveau propriétaire des salariés de l'un des ces établissements, le "McDo" de Saint-Barthélémy, dans le 14e arrondissement de Marseille, sera examinée vendredi. La troisième procédure, pour annuler la totalité du projet de cession de ces six McDonald's, est prévue le 20 août, toujours devant le juge des référés du TGI de Marseille.
"La feuille de route, c'est de couler l'entreprise". Me Blindauer a précisé avoir également déposé une plainte contre X au pénal pour "tentative d'escroquerie et association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie"
Ce restaurant, qui compte 77 salariés, dont 55 à temps plein, serait repris par une société qui porte un "projet de restauration asiatique halal", selon un courrier du 14 juin de l'actuel franchiseur, Jean-Pierre Brochiero. Mais "la feuille de route de ce repreneur, c'est de couler l'entreprise, sans passer par un plan social", a accusé Me Blindauer devant la cinquantaine de salariés réunis devant le TGI de Marseille lundi en fin de matinée, au sujet de la cession du McDo de Saint-Barthélémy.
L'actuel franchiseur assure que les contrats de travail des salariés seront maintenus. Les cinq autres restaurants concernés seraient eux repris par un autre franchisé McDonald's, qui possède déjà 8 établissements de la chaîne américaine, avec plus de 500 salariés. Le but est de "faire rentrer dans le modèle McDo", avec des "temps partiels et des CDD généralisés", des établissements où les salariés sont "souvent en CDI, avec 20 à 25 ans d'ancienneté", selon Me Blindauer.
Dans son courrier du 14 juin, Jean-Pierre Brochiero affirme toutefois que la cession de ces six McDonald's "prévoit la reprise de l'ensemble du personnel (soit 300 salariés environ), avec maintien de leur contrat de travail".