McDonald's a proposé mercredi de finalement conserver le restaurant de Saint-Barthélémy, dans les quartiers nord de Marseille, initialement promis à devenir un halal asiatique, mais cette offre sous conditions lors d'une table ronde à la Préfecture a été rejetée par les salariés concernés.
Le Mcdo emploie 77 salariés. Ce McDo de Saint-Barthélémy fait partie des six restaurants McDonald's de Marseille et ses environs que l'ancien franchisé voulait céder. Cinq d'entre eux devaient passer sous la direction d'un nouveau franchisé, Mohamed Abbassi, déjà à la tête de huit restaurants du géant américain du fast-food. Celui de "Saint-Barth", avec ses 77 salariés, devait devenir une enseigne halal asiatique, avec la société Hali Food.
Le 8 septembre, le juge des référés du Tribunal de grande instance de Marseille avait interdit la cession à Hali Food, soulignant notamment l'"insuffisance grossière et manifeste de moyens humains, financiers et matériels" du repreneur, le tout sous peine d'astreinte de 500.000 euros.
Mercredi matin, lors d'une table ronde à la Préfecture, en présence de la Préfète déléguée pour l'Égalité des chances, Marie-Emmanuelle Assidon, et du délégué interministériel aux Restructurations d'entreprises, Jean-Pierre Floris, Mohamed Abbassi a finalement annoncé sa volonté de reprendre les six restaurants, celui de Saint-Barthélémy compris.
Les syndicats rejettent la proposition. Mais à une condition : supprimer les quatre postes de direction du restaurant, "une économie de 400.000 euros par an sur la masse salariale, soit autant que la suppression de 30 postes de salariés de base", a expliqué Mohamed Abbassi. La seule solution pour lui pour rendre viable une enseigne qui va perdre cette année "entre 600 et 700.000 euros".
"Hors de question d'accepter cette proposition bidon et irrecevable", a réagi Kamel Guemari, directeur-adjoint à Saint-Barthélémy et délégué du personnel FO. "M. Guemari n'est pas à vendre et n'est pas disposé à négocier son départ", a ajouté Me Ralph Blindauer, l'avocat du CE des six restaurants cédés, rappelant qu'une audience sur le fond est prévue le 18 octobre au TGI de Marseille, sur leur demande d'annulation de l'ensemble de ce projet de cession.
Me Blindauer a précisé que les salariés des cinq autres restaurants cédés s'opposaient par ailleurs au projet de reprise actuel, car leur intégration à l'Union économique et sociale (UES) regroupant les restaurants de Mohamed Abbassi signifierait pour eux la perte de nombreux droits acquis, comme le 13e mois acquis au bout de 12 mois et non 24 mois et la mutuelle prise en charge à 95%.
"Pour nous ce n'est pas négociable", a insisté Me Blindauer, demandant que les six restaurants cédés restent dans une UES distincte, celle sous laquelle ils sont actuellement regroupés.