"Ça devient un luxe de bien manger." Farès vient de faire ses courses de fruits et légumes pour la semaine à Paris, et cet habitant de la capitale est formel : les prix, notamment ceux des fruits, ont sensiblement augmenté. "Lorsqu'on remplit son caddie, à la fin, on le ressent. Je pense que cela a dû augmenter au moins de 10 euros pour la semaine." Même constat pour Habib qui, lui, achète ses fruits et légumes en banlieue parisienne. "Les fruits qui viennent de l'étranger sont plus chers, les avocats principalement", note-t-il.
Il ne s'agit pas des impressions isolées de consommateurs franciliens. En juin, les prix des fruits et légumes ont augmenté de près de 15% sur un an. Après un pic atteint en avril, mois pendant lequel les prix étaient 30% supérieurs à la normale. À ce moment-là, ce sont les difficultés d'importation qui ont particulièrement pesé. Depuis, selon le réseau Interfel qui représente environ 90% de la production française, le niveau d'importation est revenu à la normale. Mais les effets de la crise sanitaire, cumulés aux effets climatiques, ne sont pas encore derrière nous.
Des problèmes de main d'oeuvre et de climat
"On a eu les conséquences des problèmes de main d'oeuvre et d'organisation des chantiers avec des [mesures de] distanciation, encore aujourd'hui, inhabituelles dans notre activité", pointe Laurent Grandin, président d'Interfel. Mais lui a aussi constaté, "notamment en fruits de saison, une diminution assez nette des productions". Concernant les abricots par exemple, "des gelées qui ont affecté l'ensemble des fruits à noyau" ont entraîné une baisse de 50% par rapport à une récolte normale.
L'interprofession se veut toutefois rassurante : le retour à la normale est enclenché. Elle rappelle également que pour certains produits comme les tomates, la salade et le melon, les prix sont en ce moment très bas. De quoi vous donner quelques idées pour que la note soit moins salée.