Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle au nom de "La France insoumise", estime, dans une tribune publiée jeudi par Le Monde, qu'une nationalisation d'Alstom Transport est "indispensable" car son "pillage et [son] dépeçage doivent être cessés d'urgence". "Dans l'urgence et pour l'avenir, la nationalisation d'Alstom Transport est indispensable. Je la réclame depuis 2014 et le sabordage de la branche énergie. Le pillage et le dépeçage de cette entreprise doivent être stoppés d'urgence. Ses dirigeants, incompétents ou menteurs doivent être écartés", écrit Jean-Luc Mélenchon.
Une entreprise 'abandonnée". "Alstom Transport souffre de son isolement ? Mais qui l'a coupé du reste de l'entreprise ? Qui a séparé Alstom des chantiers de l'Atlantique en 2010, aujourd'hui de nouveau en vente malgré un carnet de commandes plein ? Qui a bradé la branche énergie du groupe à General Electric en 2014 alors que notre transition énergétique en dépend, notamment dans les énergies marines ? Nicolas Sarkozy d'abord, François Hollande et ses ministres Montebourg et Macron ensuite. Comme tous, ils ont abandonné Alcatel à Lucent puis Nokia, Lafarge à Holcim, EADS au capital financier flottant...", accuse le candidat du PG.
"Absurdité des règles de concurrence". "La SNCF choisit quarante-quatre locomotives allemandes depuis son alliance avec la Deutsche Bahn au lieu de s'approvisionner chez Alstom ?", a-t-il poursuivi, interrogeant : "chaque renouvellement de locomotives doit faire l'objet d'un appel d'offres alors qu'Alstom travaille pour les entreprises françaises depuis des années et fournit un matériel de qualité ?". "Absurdité des traités européens et des règles de concurrence soi-disant libre et non faussée. Alstom gagne un contrat énorme aux Etats-Unis sans aucune retombée en France ? Naïveté dans la concurrence internationale", énumère Jean-Luc Mélenchon.
"A qui sont allés les 6 milliards d'euros de bénéfices réalisés depuis dix ans et les 4 milliards d'euros de la vente de la branche énergie en 2014 ? Quand ce gaspillage sera-t-il stoppé et puni ?", s'interroge-t-il. "La sortie des traités européens et le protectionnisme solidaire s'imposent pour reconstruire notre industrie", conclut le leader du Parti de Gauche.