Michel Barnier abandonne l’idée de Gabriel Attal de «desmicardiser» la France

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Margaux Fodéré // Crédits : Matthieu Delaty / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Après les retraites et l'électricité, le gouvernement revoit à nouveau sa copie sur le budget. Cette fois-ci, il envisage de revenir en arrière sur les allègements de charges. En faisant cela, il tirerait un trait sur certaines économies et sur le projet de "désmicardiser" la France.

Après les retraites et l'électricité, le gouvernement rétropédale. Il envisage de revenir en arrière sur les allègements de charges. Dans sa version initiale, le texte prévoyait d'alourdir le coût du travail au niveau des plus bas salaires.

Mais face à la levée de boucliers côté patronat et surtout chez les députés EPR, le gouvernement pourrait y renoncer en partie. En faisant cela, il tirerait un trait sur certaines économies et sur le projet de "désmicardiser " la France.  

En effet, les exonérations de charges pourraient bien être effectuées sur les rémunérations au niveau du SMIC. Un recul qui agace Cyril Chabanier, le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens.

"Si le Premier ministre change d'avis, on ne va pas régler le problème de ces pièges à bas salaires et on ne pas réussir à 'désmicardiser'. Aujourd'hui, on n'est plus dans le même contexte qu'il y a quelques années, où il fallait absolument faire baisser le taux de chômage, et donc il y avait une incitation pour les entreprises pour embaucher des personnes au SMIC. Aujourd'hui, la question n'est plus d'embaucher des gens au SMIC, elle est de le faire progresser, de les faire évoluer", indique-t-il à Europe 1.

Favoriser la dynamique salariale

En réalité, pour certains d'experts, la proposition initiale du gouvernement avait surtout pour objectif de renflouer les caisses de l'État, plus que de "désmicardiser" la France.

Les discussions entre parlementaires pourraient donc être l'occasion d'y réfléchir vraiment, estime Antoine Bozio, directeur de l'Institut des politiques publiques. "Le débat qu'il y a aujourd'hui, c'est de comment faire en sorte de favoriser plus la dynamique salariale. C'est-à-dire de favoriser les augmentations de salaire quand on progresse dans la carrière salariale", explique-t-il.

Pour le moment, rien n'est acté. Le gouvernement espère trouver un compromis dans les prochains jours.