La prime de 14 millions d'euros accordée par Alcatel à Michel Combes, après son départ, va finalement être quasiment divisée par deux, a annoncé la direction vendredi dans un communiqué. Cette somme, entachée d'irrégularité selon le code de bonne conduite du patronnât, avait suscité une vive polémique et même été jugée "choquante" par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Le package de départ de celui qui est désormais aux commandes du conseil d’administration de Numericable-SFR est ainsi ramené à près de huit millions.
Moins chez Alcatel… Un conseil d'administration s'est tenu jeudi soir au sein de l'équipementier. Et Alcatel a raboté la clause de non concurrence, qui passe de 4 à 3,1 millions d'euros. En contrepartie de cette prime, pendant trois ans et demi, Michel Combes n'aura pas le droit de travailler chez un concurrent. Les indemnités de départs sont, elles, ramenées à 4,85 millions. Et selon nos informations, la majorité ne seront plus versées sous forme d'actions, mais en chèque. Un avantage pour le dirigeant, qui ne risque ainsi pas de voir cette indemnité se dévaluer en fonction du cours de bourse.
En divisant par près de deux la rémunération de Michel Combes, Alcatel s'est conformé aux recommandations du Haut comité de gouvernement d'entreprise, une instance du Medef, qui s'était émue des conditions de départ de Michel Combes. Mais comme le confie un acteur du dossier, "le conseil d'administration d'Alcatel a répondu de façon rationnelle à un problème irrationnel. Quand on parle de millions d'euros pour un patron, ça parait toujours trop".
… Plus chez Numericable-SFR ? Ses conditions d'arrivées au sein de la maison Altice, propriétaire de l'opérateur, font également beaucoup parler. Selon l’Obs, Michel Combes pourrait toucher 100 millions d'euros. En réalité, ça peut être beaucoup moins… ou beaucoup plus, selon une source au courant du dossier. Michel Combes a négocié un mode de rémunération basé sur la performance boursière d'Altice, dont il est aussi directeur des opérations.
Concrètement, il a négocié de pouvoir acheter à l'avenir des actions de l'entreprise à un prix fixé à l'avance. Si le court monte, le capital de Michel Combes bondira. S'il baisse, son capital baissera. Et cela se joue dans un cas comme dans l'autre sur plusieurs millions d'euros.
Le hic : ce sera compliqué de vérifier si ce que touche Michel Combes correspond vraiment à ce qui a été annoncé. Altice est en effet basée aux Pays Bas. Et la loi néerlandaise n'oblige pas le groupe à publier la rémunération de dirigeant du grade de Michel Combes.