L'ancien ministre des Finances Michel Sapin a jugé lundi, au sujet de l'audit de la Cour des comptes demandé par l'exécutif, que "le coup de l'héritage" n'était "pas crédible", et a demandé à l'actuel gouvernement de "prendre ses responsabilités".
Prendre ses responsabilités. Invité de franceinfo, Michel Sapin a dénoncé "la reprise de cette vieille antienne, de ce vieux truc qui consiste à dire que les difficultés, qui sont réelles, que les décisions qu'il faut prendre, qui sont difficiles, sont toujours dues à l'héritage". "Le coup de l'héritage, à droite comme à gauche on l'a fait. Aujourd'hui, ce n'est pas crédible".
"Il n'y a aucune tricherie". "Les chiffres [de la Cour des comptes] sont exacts. Les commentaires de la Cour des comptes, comme d'habitude, sont acerbes, mais ils le sont avec tout gouvernement. Par contre le terme d'insincérité me choque. Peut-être que pour quelqu'un de la Cour des comptes, pour un premier président, insincérité est un mot comme cela, que l'on met dans les documents. Mais les auditeurs, les gens disent : 'ils ont triché'. C'est faux. Il n'y a aucune tricherie, aucune cachotterie", a assuré l'ancien ministre des Finances.
Toutes les dépenses ont été honorées. "Quand le Premier ministre dit 'il y a huit milliards de chèques en blanc', ça voudrait dire qu'on a dépensé, qu'on a acheté quelque chose et qu'on ne l'a pas payé. C'est totalement faux. Il n'y a aucune dépense faite au premier trimestre qui n'a pas été honorée, elles ont toutes évidemment été payées", a poursuivi Michel Sapin.
L'état des finances était connu de tous les ministres dont Macron. Par ailleurs, "les ministres établissent les dépenses. Les dépenses, elles sont arrêtées au mois de juillet. Donc au mois de juillet de l'année dernière, tous les ministres connaissaient exactement l'état des finances", a rappelé l'ancien ministre, comme on lui rappelait qu'Emmanuel Macron avait été ministre de l'Économie jusqu'en août 2016. "Le gouvernement a des décisions à prendre cette année, elles sont difficiles. Au lieu de dire 'c'est la faute aux autres' il vaut mieux prendre ses responsabilités soi-même", a conclu Michel Sapin.