Michelin, Forvia, BASF... Vers une multiplication des plans sociaux en France ?

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Baptiste Morin // Crédit photo : Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Le vent a-t-il tourné en France ? Les annonces de fermetures d'usines sont de plus en plus nombreuses et le ministre de l'Industrie prévient qu'il faudra s'attendre à d'autres fermetures dans les prochains mois. Parmi les premiers à annoncer des suppressions d'emplois : Michelin. 

"Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et dans les mois qui viennent". L’avertissement n’est pas signé d’un porte-parole syndical mais du ministre de l'Industrie Marc Ferracci, lui-même. La fermeture des usines Michelin de Vannes et Cholet et la suppression de plus de 1.200 postes ne seraient donc que le premier épisode d’une longue série à venir.

Des équipementiers trop coûteux 

Ces derniers temps, il faut regarder en Allemagne pour savoir ce qui se profile à l’horizon en France. De l’autre côté du Rhin, l’équipementier automobile Schaeffler a annoncé la suppression de près de 5.000 emplois. En France, Forvia a déjà lancé un plan de départs volontaires dans son usine près de Redon, en Bretagne, et Valeo pourrait annoncer des mauvaises nouvelles pour des sites en Isère et dans la Sarthe.

C’est l’effet de la baisse des ventes de véhicules neufs, mais c’est aussi une question de compétitivité . La même qui a poussé Michelin a cessé les activités dans les usines de Vannes et de Cholet. Les équipementiers européens sont plus chers que leurs concurrents asiatiques parce que l’énergie et la main-d’œuvre coûtent plus cher en Europe.

Dans la chimie, une saignée silencieuse

De la même façon, le secteur de la chimie trinque en Allemagne. Le géant BASF a annoncé un plan d’économies d’un milliard d’euros qui passera par une réduction de ses effectifs. Les détails sont encore à préciser. Côté français, les plans sociaux ont aussi débuté dans la chimie. Chez Solvay dans le Gard, chez Syensqo à côté de Lyon, chez WeylChem dans l’Oise.

De leur côté, les 450 postes de l’entreprise Vencorex, près de Grenoble, sont menacés. Ils ont certes obtenu un sursis de quatre mois, mais restent menacés, car l'unique offre de reprise venant d’un groupe chinois prévoit de ne sauver que 25 emplois. La disparition de Vencorex mettrait en péril plusieurs milliers d’emplois indirects. La fédération France Chimie redoute 15.000 destructions d’emplois d’ici 3 ans. Cela représente près de 10% des emplois directs du secteur.