La circulation était toujours interrompue, mardi soir, sur la portion du périphérique intérieur entre la porte de la Muette et la porte Dauphine, où 80 tracteurs bloquaient toujours les voies en cette fin de journée de mobilisation des agriculteurs. En fin de journée, une délégation d'agriculteurs a été reçue au ministère.
Dans la foulée, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a demandé aux agriculteurs qui ont manifesté dans toute la France et bloquaient mercredi soir le périphérique parisien de "suspendre le mouvement".
"Nous suspendons et nous rencontrons le 3 (décembre) au matin, c'est-à-dire mardi matin à 9h30, Édouard Philippe et ses conseillers avec les Jeunes Agriculteurs pour refaire un point sur l'ensemble des sujets", a-t-elle déclaré.
"C'est intolérable !"
Réunis autour d'un feu, les agriculteurs sont venus protester contre des prix qu'ils estiment trop bas pour leurs produits et dénoncer "l'agribashing", forme d'hostilité qu'ils disent ressentir de la part de la société.
"Le seul moyen de faire pression pour qu'il veuille bien nous écouter, c'est qu'on bloque le périphérique", a expliqué mardi au micro d'Europe 1 Olivier, céréalier dans l'Eure. "On trouve ça inadmissible de bloquer le périphérique, mais Monsieur Macron n'avait qu'à nous accueillir à partir de midi, on aurait libérer le périphérique tout de suite. Le président joue à faire pourrir la situation, c'est intolérable ! On est dans une situation de marchandage."
Outre la loi Egalim qui ne les rémunère pas mieux selon eux, les agriculteurs critiquent aussi les accords de libre-échange. Pour Amaury Levesque, secrétaire départemental du syndicat agricole FNSEA, le monde agricole a besoin d'être écouté : "Ce qu'on demande à Emmanuel Macron, tout simplement, c'est de sauver son paysan. C'est écrit sur tous les tracteurs." "Les agriculteurs s'appliquent pour proposer différents types d'alimentation et aujourd'hui on veut être reconnu tout simplement", assène-t-il au micro d'Europe 1.
Environ 1.000 tracteurs au total
Plus tôt dans l'après-midi, devant le Sénat, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume avait déclaré : "Selon le comptage du ministère de l'Intérieur, 1.086 tracteurs sont sur Paris. C'est un très haut chiffre, une très grosse mobilisation." Dans le Puy-de-Dôme, une trentaine de tracteurs et environ 150 agriculteurs, selon la FNSEA, avaient aussi provoqué des ralentissements vers midi au niveau du péage de Gerzat sur l'autoroute A71, avant de déverser des déchets verts au siège de la direction régionale de l'Agriculture et de la Forêt à Lempdes, a indiqué la préfecture. Des actions ont aussi eu lieu sur des axes routiers autour de Lyon.