"Les négociations sont déjà entièrement achevées, tout a déjà été décidé - et les délais, et la somme". Le conseiller pour la coopération militaire et technique du président russe, Vladimir Kojine, s'est peut-être un peu emballé en affirmant que Paris et Moscou étaient tombés d'accord sur le dossier Mistral. "Pour l'instant, il n'y a pas d'accord", a en effet assuré François Hollande, quelques heures après les propos optimistes du diplomate. "Des discussions sont engagées. Je prendrai la décision dans les prochaines semaines", a aussi déclaré le chef de l'Etat lors d'un déplacement à Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot.
Le conseiller de Poutine s'est-il trop avancé ? Plus tôt dans la journée, un haut responsable russe assurait qu'un accord de remboursement à hauteur de 1,16 milliards d'euros avait été trouvé entre Paris et Moscou. Vladimir Kojine avait dit espérer signer le texte "pendant les premiers dix jours d'août", dans des propos rapportés par l'agence de presse RIA Novosti. Il devra patienter.
Une annulation coûteuse. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le dossier des deux navires Mistral empoisonne les relations entre la France et la Russie. Paris s'était engagée à vendre ces deux bâtiments de guerre, mais face à la dégradation sécuritaire dans le Donbass, engendrée par la rébellion ukrainienne (soutenue par la Russie), la France avait reporté "jusqu'à nouvel ordre" la livraison. Si le contrat passé avec la Russie est définitivement annulé, Paris devra lui rembourser les sommes déjà payées. De plus, la France doit prendre à sa charge l'entretien des deux navires, stationnés pour l'heure dans le port de Saint-Nazaire. Le coût est estimé à 5 millions d'euros par mois.