Un calcul des opposants à l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes revoit à la baisse le chiffre avancé par les médiateurs quant au remboursement de Vinci, actuel concessionnaire, si le projet venait à être annulé.
Quel coût pour le contribuable si jamais l’Etat décide d’abandonner le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ? Il faudra en effet verser des compensations financières à Vinci, le concessionnaire. Elles pourraient aller jusqu’à 350 millions d’euros, selon les médiateurs, mais ce chiffre serait en réalité bien plus bas, si l’on croit les opposants à l'aéroport. Le Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cédpa) a en effet décortiqué point par point le contrat qui lie l’Etat au géant de la construction, et ses conclusions s'éloignent de beaucoup du rapport rendu au gouvernement fin décembre.
Les coûts, année par année. Environ 200 millions d'euros pour Vinci. C'est ce chiffre les opposants ont mis des jours à calculer en s'appuyant sur le contrat de concession. Les membres du Cédpa ont dressé un énorme tableau financier, répertoriant année par année, pour l'ensemble de la concession, les coûts investis par Vinci et qui devront être remboursés. Le total affiche "entre 150 et 250 millions", précise auprès d'Europe 1 Françoise Verchère, co-présidente du collectif.
Pas de manque à gagner. Un chiffre qui ne tient que si Vinci est purement et simplement évincé. Le cas échéant, l'Etat a un argument de taille pour négocier : l'actuel aéroport de Nantes que Vinci gère depuis 2010 et qui est très rentable selon les opposants. "Je pense que l'argent qui a été gagné depuis 2010 et qui devrait tourner autour de 100 millions d'euros va peser dans la balance. Le fait que la société Aéroport du Grand Ouest [le gestionnaire qui associe Vinci, la Chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire et l'Entreprise de Travaux publics de l'Ouest, ndlr] pourrait continuer à gérer l'aéroport actuel implique qu'il n'y aura pas de manque à gagner, puisqu'elle va gagner de l'argent dans les 50 ans qui viennent", relève François Verchère.
L'Etat serait donc en position de force pour négocier, alors que Vinci n'a rien construit à Notre-Dame-des-Landes, et a déjà entre ses mains un outil qui lui rapporte de l'argent.
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