La direction de la SNCF ne décolère pas. Ce week-end, le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a contourné le président de la SNCF, Guillaume Pepy, dans les négociations avec les syndicats sur la flexibilité horaire des cheminots. Une opération déminage pour alléger le climat social, déjà bien bousculé par la contestation sur la loi Travail qui n'a clairement pas plu au président de la SNCF qui a menacé de démissionner...
Opération suicide. Si l'objectif a été atteint - la CFDT s'est retirée de l'appel à la grève illimitée - la tension entre l'Etat et Guillaume Pepy est montée d'un cran. Le président de la SNCF s'est étranglé en apprenant les reculs du gouvernement, selon un connaisseur du dossier. Pour la SNCF, la négociation en cours sur le temps de travail est capitale pour préparer l'entreprise à l'ouverture à la concurrence. Cela fait des mois que la direction prépare les esprits sur ce point. Selon des proches de la direction, reculer si vite et sur quasiment tous les aspects est suicidaire pour l'avenir de la compagnie ferroviaire.
Un autre combat s'engage. Malgré cette première bataille perdue, la SNCF compte bien gagner la deuxième manche. Des discussions très tendues ont lieu en ce moment même avec l'Elysée et Matignon. La SNCF veut obtenir un geste financier fort de l'Etat pour réduire sa dette. Si rien n'est fait, "toutes les options sont sur la table", nous a t-on confié. Autrement dit, Guillaume Pepy pourrait claquer la porte avec fracas.