La direction d'Air France va reprendre lundi les discussions avec ses pilotes. Le but : obtenir un accord pour réussir à développer Boost, la nouvelle compagnie à coûts réduits que le groupe veut lancer sur le long courrier.
Appel à la grève. Ces discussions s'ouvrent dans un contexte très compliqué. Un appel à la grève a été lancé pour mardi après une polémique sur la hausse des rémunérations des dirigeants d'Air France. Lors d'un comité central d'entreprise organisé fin février, la direction avait indiqué que la rétribution de la quinzaine de membres dirigeants avait atteint 4,8 millions d'euros pour 2016, contre 3,4 millions l'année précédente. Les syndicats avaient dénoncé "un scandale", rappelant que les salariés d'Air France n'avaient pas été augmentés depuis cinq ans.
L'entourage de la direction a reconnu que cette augmentation de salaire était malvenue. Mais, si elle devrait lâcher un peu plus de lest que prévu, son objectif reste le même : lancer une compagnie low cost sur les longs vols.
"Néfaste à l'emploi d'Air France". Il en va de la bonne santé du groupe, selon la direction. Aujourd'hui, une ligne long courrier sur trois est déficitaire, et le lancement de Boost pourrait être une solution, assure le groupe. "Si Air France ne prend pas les mesures pour résister à la concurrence, on retrouvera des perspectives de déclin, de retrait qui seront néfastes à l'emploi d'Air France et à l'emploi en France", souligne Jean-Marc Janaillac, le patron d'Air France. "J'espère bien que dans les semaines, voire dans les jours qui viennent, on arrivera à concrétiser un accord qui nous permettra de créer cette compagnie (Boost)".
Faire voler plus les pilotes. Concrètement, Air France va demander à ses pilotes de voler davantage pour qu'ils coûtent moins cher. Et pour tenter de les amadouer, elle leur a déjà promis qu'ils resteront sous contrat Air France comme c'est le cas aujourd'hui. Côté hôtesses et stewards, Air France veut embaucher de nouvelles équipes payées beaucoup moins cher.