Les négociations sur un cadre social harmonisé pour le secteur du rail entrent cette semaine dans le vif du sujet, avec l'ouverture mardi et mercredi du délicat volet de l'organisation du travail, sous la menace de nouvelles grèves en avril et mai.
Un rapport de force. Les discussions entre syndicats et entreprises du rail doivent aboutir d'ici fin juin à une convention collective commune pour les salariés du secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé) afin que l'ouverture totale à la concurrence, prévue par étapes d'ici à 2026, se déroule dans de bonnes conditions (de sécurité et sans dumping social). Les syndicats de la SNCF réclament que la future convention de branche s'aligne sur les conditions de travail actuelles du groupe public. Parallèlement, ils bataillent avec la SNCF, qui a ouvert avec eux des discussions pour revoir son organisation du temps de travail, dans l'objectif de faire des gains de coût.
Un projet très mal accueilli par les syndicats. L'Union des transports publics et ferroviaires (UTP, qui regroupe SNCF et entreprises privées) a transmis le 5 avril son projet. Celui-ci a été très mal accueilli, y compris par les syndicats les plus réformistes. "Ce projet augure d'une entrée en négociation difficile", estime Roger Dillenseger (Unsa). Pour André Fermis (CFDT), ces propositions sont un "copier-coller" des règles minimales posées par le gouvernement et posent de "gros problèmes" sur la rémunération des astreintes et l'encadrement du travail de nuit.
Des mouvements de grève à venir ? L'Unsa et la CFDT doivent se prononcer avant mercredi sur une éventuelle grève commune le 26 avril avec la CGT et SUD, après un précédent mouvement unitaire du 9 mars. Ils avaient refusé de s'associer à la deuxième grève lancée le 31 mars par les deux autres syndicats représentatifs pour éviter de "mélanger" la mobilisation des cheminots avec celle des opposants au projet de loi travail. Au vu du projet présenté par l'UTP, "très éloigné de la réglementation du travail à la SNCF", SUD a appelé à un rassemblement mercredi à 11h à Paris près de la gare Montparnasse. Une étape vers une "grève reconductible" dans les semaines à venir, espère le syndicat, qui a déposé en mars un préavis de grève pour couvrir toute initiative jusqu'au 31 mai.