Face à une concurrence féroce, la plateforme de vidéo en streaming Netflix a fortement déçu les marchés financiers lundi en engrangeant beaucoup moins de nouveaux abonnés que prévu, faisant dévisser le titre en Bourse.
Moins de nouveaux abonnés que prévu. Netflix a ainsi engrangé seulement 5,15 millions de nouveaux abonnés sur le deuxième trimestre, loin des 6,2 millions auxquels il s'attendait. Le rythme de progression des abonnements est l'élément le plus observé par les marchés. Le nombre total d'abonnés est désormais de 130 millions à travers le monde, alors qu'il tablait sur 131 millions. Dans le détail, il a vu seulement arriver 670.000 nouveaux abonnés aux Etats-Unis, contre 1,2 million attendus, et 4,47 millions à l'international contre 5 attendus.
"Pas excellent". Vers 23h50, le titre plongeait de 13,65% à 345,80 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street. "Nous avons eu un solide deuxième trimestre mais pas excellent", a reconnu le groupe dans sa traditionnelle "lettre aux actionnaires" présentant ses résultats trimestriels. Côté finances, le bénéfice net trimestriel a été multiplié par près de 6, à 384 millions de dollars, nettement au-dessus de ses propres attentes (358 millions). Le chiffre d'affaires, quant à lui, est conforme à ses anticipations, à 3,3 milliards d'euros (+39%).
Côté prévisions pour le troisième trimestre, Netflix anticipe 5 millions de nouveaux abonnés (dont 4,35 à l'international et 650.000 aux Etats-Unis), pour atteindre 135 millions au total, des prévisions en-dessous de ce que prévoient pour l'instant les analystes. Il espère aussi un chiffre d'affaires de 1,65 milliard d'euros aux Etats-Unis et de 1,68 milliard d'euros à l'international.
"Concurrence croissante". "Après quatre trimestres consécutifs où il avait battu ses propres anticipations et celles des analystes (...), Netflix a déçu avec un deuxième trimestre faible", a relevé l'analyste Paul Verna du cabinet eMarketer. "Ce n'est pas entièrement surprenant, compte tenu de la concurrence croissante sur le marché de la vidéo en streaming avec Amazon, Hulu, HBO et autres, qui gagnent des parts de marché aux dépens de Netflix. Le marché est aussi bousculé par l'arrivée de nouveaux entrants, comme Disney et (l'opérateur télécoms) AT&T" qui lancent des plateformes de streaming sur abonnement, ajoute Paul Verna. La concurrence de la plateforme YouTube (Google), qui attire beaucoup, notamment chez le public jeune, est aussi menaçante pour Netflix. Pour autant, poursuit Paul Verna, Netflix "devrait rester nettement leader du marché aux Etats-Unis" grâce à son "solide portefeuille de programmes originaux".