La Banque de France se veut résolument optimiste, plus en tout cas que le gouvernement. Alors que l'exécutif table sur une croissance de 5% pour 2021, l'établissement public a récemment revu sa prévision à la hausse, à 5,75%. "Nos prévisions économiques faites en toute indépendance du gouvernement. Sur cette prévision, nous sommes vigilants, mais nous restons confiants", a expliqué François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, mardi sur Europe 1.
"On devrait avoir retrouvé le niveau d'avant la pandémie début 2022, donc un peu plus tôt que prévu"
"Bien sûr, la situation sanitaire est le premier aléa. Mais nous sommes confiants parce que quand on regarde depuis quinze mois, chacune des vagues de restrictions sanitaires a eu des effets économiques de plus en plus limités. Donc notre prévision ne devrait pas être significativement affectée même si il devait y avoir un nouveau train de restrictions à l'avenir. Notre prévision de 5,75% est raisonnable", a-t-il insisté.
Alors pourquoi cet optimisme ? "Nous faisons chaque mois une enquête de conjoncture auprès de plus de 8.000 entreprises. Nous avons vu au mois de juin que l'activité devrait revenir à 3% de pertes par rapport au niveau d'avant-Covid", a répondu le gouverneur du Banque de France. "Et quand nous prolongeons la tendance, on devrait avoir retrouvé le niveau d'avant la pandémie début 2022. Donc un peu plus tôt que prévu. Tout ce que nous voyons depuis sur la consommation des ménages, sur l'investissement des entreprises va dans ce sens."
"La vaccination, c'est aussi la meilleure protection de nos emplois"
Mais, alors que la France n'est pas encore sortie de la cirse sanitaire, et alors que le variant Delta gagne du terrain dans l'Hexagone, le gouverneur de la Banque de France a lancé un appel. "Je crois à la nécessité absolue de la vaccination", a-t-il affirmé. "La vaccination, c'est la meilleure protection contre ce variant delta et c'est aussi la meilleure protection de nos emplois."
Car le corollaire de la crise sanitaire, c'est une épargne qui a explosé, et attient désormais entre 142 et 180 milliards d'euros. "Cette épargne, elle sert déjà à l'activité économique. Mais ce que nous prévoyons, c'est qu'elle sera utilisée, consommée très progressivement à partir de l'année prochaine", a assuré François Villeroy de Galhau. "Mais le rythme de consommation dépendra, c'est vrai, de la confiance des ménages et notamment du fait qu'on sorte complètement de cette crise."