Le sort de la SNCM n'est toujours pas fixé. Lundi, le tribunal de Marseille a prolongé jusqu'au 28 novembre la période d'observation de la compagnie ferroviaire, en redressement judiciaire. Les trois repreneurs potentiels ont également été appelés à améliorer leurs offres d'ici le 20 mai. La juridiction a fixé une nouvelle audience au 27 mai "au cours de laquelle seront examinées les offres de reprise", est-il précisé dans le jugement. L'activité de la SNCM peut donc se poursuivre jusqu'au 28 novembre prochain.
Bras de fer avec l'UE. Cette décision va à l'encontre des souhaits de Bruxelles. La Commission européenne s'était en effet prononcée contre une prolongation de la période d'observation de six mois. L'exécutif européen souhaitait que le nouveau délai accordé par le tribunal n'excède pas un ou deux mois, menaçant la France de poursuites pour "distorsion de concurrence". En effet, la Commission européenne demande le remboursement de 400 millions d'euros d'aides publiques jugées illégales.
Des déboires depuis de longues années. Mais ce nouveau sursis ne règle pas l'avenir à moyen terme de la compagnie maritime. Depuis de longues années, la SNCM accumule les déboires, avec des résultats en déficit et des pertes de part de marché au profit du concurrent Corsica Ferries. Face à ces déconvenues, ses principaux actionnaires, Transdev/Veolia (66%) et l'Etat (25%), ont décidé de lâcher prise. Placée en redressement judiciaire à la fin de l'année 2014, la compagnie maritime se cherche désormais un repreneur.
Trois offres de reprise. L'ex-directeur du port de Marseille Christian Garin, l'entrepreneur corse Patrick Rocca et le groupe Baja Ferries de Daniel Berrebi sont sur les rangs pour reprendre la compagnie. Mais leurs offres mécontentent la grande majorité des employés de la SNCM, qui craignent d'importantes réductions d'effectifs. L'offre de Christian Garin, la plus avantageuse pour l'emploi, propose de conserver 897 des 1.500 salariés en CDI de l'entreprise. Daniel Berrebi en garderait lui 800, et Patrick Rocca 497. Les prix de cession sont également jugés trop bas par les employés (12,25 millions pour Christian Garin, 5 millions pour Daniel Berrebi, 3 millions d'euros pour Patrick Rocca), même si les offres ne portent pas à chaque fois nécessairement sur les mêmes actifs.