Sur Europe 1, le ministre de la Transition écologique affirme que les EPR, réacteurs nucléaires de nouvelle génération, doivent encore faire leur preuve avant de recevoir le feu vert du gouvernement.
Comment sera produite l'électricité de demain ? Alors que le gouvernement doit dévoiler prochainement sa Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), la question de la place du nucléaire dans le mix énergétique français est posée et avec elle, celle des EPR, les réacteurs de nouvelle génération.
"Est-ce que l’avenir de la filière nucléaire française passe par l’EPR ? Cette technologie n’a pas encore démontré sa fiabilité écologique, sa sécurité et sa compétitivité économique", estime François de Rugy, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 - CNews - Les Échos dimanche.
Pas de commandes d'EPR avant au moins 2021. "Je ne parle pas en l’air", insiste le ministre de la Transition écologique qui prend comme exemple le contrat gagné par EDF pour la construction de la centrale EPR d’Hinckley Point, en Angleterre. "Il stipule que dans dix ans sera livrée une électricité à 100 euros le mégawattheure. Aujourd’hui, le prix de gros sur le marché est de 60 euros. Le prix du solaire et de l’éolien se situe quant à lui entre 55 et 70 euros", souligne François de Rugy.
En l'état, "je ne vois pas comment on pourrait décider aujourd’hui de commander de nouveaux EPR" pour la France, ajoute-t-il, alors qu'un document ministériel affirmait fin octobre qu'aucune décision ne serait prise avant 2021. "La filière nucléaire française nous assure qu’elle sera en mesure de faire baisser le coût de production de l’électricité avec l’EPR. Je dis : 'présentez-nous un plan'".
Flamanville attend toujours son EPR. Les doutes de François de Rugy sont alimentés par les multiples reports de l'EPR de Flamanville, qui devait être initialement livré en 2012 et ne devrait finalement entrer en service qu'en 2020. "Ce n’est pas moi qui dit si c’est fiable ou non, c’est l’Autorité de sûreté du nucléaire. Elle a demandé à EDF de produire un certain nombre de modifications sur l’EPR avant de pouvoir le mettre en service. C’est dans ce cadre que nous agissons", assure le ministre.