Quatre mois après la fin du confinement généralisé imposé pour lutter contre le coronavirus, les auto-écoles font face à un afflux considérable de candidats. Cloîtrés chez eux, privés de leçons de conduite, ces derniers n'ont pas pu, pendant deux mois, poursuivre leur apprentissage. Leur retour dans les établissements spécialisés occasionne donc, depuis la fin du printemps, une forme d'embouteillage. Si la hausse d'activité est bien réelle, elle reste gérable, selon Bruno Garancher, président du réseau ECF et invité jeudi de La France bouge sur Europe 1.
"Les deux mois d'arrêt complet de l'activité ont généré de l'attente", résume le dirigeant du réseau. "On n'a jamais eu autant de monde en même temps. Quand on regarde nos stats, on a quasiment le même nombre d'inscrits que l'année dernière, avec 1% d'écart. Cela veut dire que ce qui s'est pas passé pendant deux mois est rattrapé ou compensé en ce moment. Cela pose quelques soucis d'organisation, mais on y arrive", se félicite le dirigeant du réseau ECF, qui rassemble 1.180 écoles, 3.000 enseignants avec 3.500 voitures.
Mutualisation des examens
Selon le dirigeant, la tendance est donc "bonne mais pas simple" : "Des gens avaient prévu dans leur 'planning de vie' l'accès à l'automobile. On cravache dur et tout le monde dans le circuit cravache dur, puisqu'il y a aussi le problème des examens du permis de conduire qu'il faut récupérer."
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Bruno Garancher n'en reste pas moins optimiste sur la capacité du secteur des auto-écoles à faire face à cette forte demande : "On trouve des solutions par rapport aux examens, notamment en les mutualisant. La situation est assez disparate sur le territoire. Il y a des départements où il n'y a vraiment aucun souci. Pour d'autres, c'est un peu plus compliqué, même si l'État a tout fait pour que les mécaniques se mettent en place. Les inspecteurs du permis de conduire ont joué le jeu en faisant des heures supplémentaires et en partant moins en vacances. Et toute la réserve a été mobilisée." Cela n'empêche pas les candidats franciliens, par exemple, de devoir attendre trois mois pour pouvoir passer leur permis.
YouTube et cours à distance
Pour assurer une forme de "continuité pédagogique", les auto-écoles ont eu recours aux outils numériques. "On a lancé une chaîne YouTube à plusieurs" écoles, raconte Bruno Garancher. "Mon auto-école à la maison" réunit aujourd'hui plus de 9.000 abonnés, alors que 850.000 jeunes passent leur permis chaque année.
"Dans une dizaine de jours", le réseau ECF proposera également des "cours à distance" pour "délocaliser ses salles". "Ça faisait longtemps qu'on y pensait, on trouvait que c'était un petit peu surprenant de demander à des gens d'être mobiles et de venir nous voir alors qu'ils n'avaient pas forcément les outils de la mobilité." Le service consistera en une "salle virtuelle, ce que l'Éducation nationale a essayé d'appliquer tant bien que mal pendant le confinement".