Les femmes de chambre de l'hôtel parisien réclament de meilleures conditions de travail et une embauche directe par l'hôtel.
Après bientôt un mois de grève, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles poursuivent leur mobilisation. Depuis mi-juillet, elle réclament notamment de meilleures conditions de travail et une embauche directe par l'hôtel alors qu'elles sont aujourd'hui salariées d'un sous-traitant. "Nous sommes là jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction", assure Rachel, une manifestante.
Depuis le 17 juillet, les femmes de chambre de l'hôtel manifestent devant l'établissement, faisant raisonner les tambours et agitant des bouteilles remplies de riz pour se faire entendre. Rien dans l'organisation n'est laissé au hasard. "La caisse de solidarité va nous permettre de faire à manger", explique une manifestante. "Moi, j'amène de la viande avec des petits pois, d'autres font du riz ou de la sauce Mafé".
L'exemple des femmes de chambre du Park Hyatt
Malgré l'agitation, les clients de l’hôtel entrent et sortent, souvent indifférents. Pourtant, les femmes de chambre assurent que leur mouvement peut durer encore longtemps, et veulent s'inspirer de l'exemple d'autres femmes de chambre de la capitale, celles du Park Hyatt Vendôme, qui, après 87 jours de conflit, ont obtenu gain de cause en décembre et conclu un accord sur les représentants du personnel et les salaires.
Cette victoire, Rachel l'a encore bien en tête. "Même si c'est jusqu'en décembre, nous sommes là", confirme-t-elle au micro d'Europe 1. "Même si c'est jusque dans un, deux ans, nous sommes là, jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction."
Blocage sur l'indemnité nourriture
Des discussions ont déjà bien lieu avec la direction de l'hôtel, mais pour les grévistes, le compte n’y est pas, notamment sur la question de la réduction des cadences. "Les femmes de chambre doivent faire trois chambres et demi par heure, donc on a demandé à ce qu'on enlève cette demi-chambre", explique à Europe 1 Aboubacar, membre de la CGT. Autre point de blocage, la négociation d'une indemnité nourriture, sous la forme d'un panier-repas. "On a proposé à la direction 7,24 euros et la direction nous propose 2 euros", regrette le syndicaliste.
En attendant une éventuelle résolution du conflit, les femmes se préparent à leur 1er mois de grève, samedi. "Il y aura du monde", promettent-elles.