"Les particuliers sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les plateformes de crowdfunding." Invitée de l'émission Circuits Courts sur Europe 1, Stéphanie Savel, présidente de l'association professionnelle FPF (Financement Participatif France), explique que les 178 plateformes de financement participatif françaises ont récolté, au total, 336 millions d'euros en 2017.
Presque un milliard d'euros collecté "depuis quatre ou cinq ans". "Le marché évolue de 50% tous les ans. Il n’y a pas beaucoup d’acteurs qui connaissent ce taux de croissance", confie-t-elle en précisant que "si on fait le cumul de tout ce qui a été collecté depuis quatre ou cinq ans, on arrive presque au milliard d'euros".
Ce qui a popularisé le crowdfunding en France est le premier album de Grégoire, Toi + moi, sorti en 2008, financé par des particuliers. Depuis, peu de domaines échappent au financement participatif, comme le montre l'exemple de la distillerie de whisky "Moon Harbour", à Bordeaux, qui s'en est servi comme outil de développement économique.
Une levée de fonds pour développer l'entreprise. "Moon Harbour", lancée par deux associés il y a quatre ans et qui vend aujourd'hui 60.000 bouteilles par an en France et à l'étranger, est actuellement en pleine opération de levée de fonds. L'objectif est de développer l'entreprise avec de nouveaux produits comme du rhum et du whisky fumés, améliorer l'activité export ou encore la création d'un restaurant sur le toit du bunker qui abrite la société.
Déjà 90 investisseurs et environ 380.000 euros récoltés. "En se connectant sur la plateforme Tudigo, tout d'abord, les gens vont prendre connaissance de ce qu'est 'Moon Harbour' : où nous en sommes, ce que nous avons fait. Ça, c'est important !", insiste Yves Medina, l'un des deux patrons de l'entreprise. Le plafond de cette opération de financement participatif "est de un million d'euros". "On a environ 90 investisseurs qui ont déjà participé à la levée de fonds. Nous sommes à environ 380.000 euros, ce qui, pour une opération de crowdfunding, est assez exceptionnel", précise Yves Medina.
©Stéphane Place / Europe 1
D'après lui, "ce type d'opération humanise un petit peu l'entreprise et l'aspect financier de l'entreprise qui était jusqu'alors une discussion avec des banquiers, avec des fonds d'investissement". "On va discuter un petit peu de finances mais on va surtout discuter de projet, d'avenir et de passion", ajoute le patron.
.@StephanePlace présente la distillerie bordelaise de whisky « Moon Harbour » en pleine levée de fonds. "Ce type d'opérations humanise un petit peu l'entreprise et l'aspect financier de l'entreprise." #E1CCpic.twitter.com/BXtgki3peE
— Circuits Courts (@CircuitsCourts) 7 juin 2018
Investir pour "être avec eux dans l'aventure". "Quand ils ont proposé, avec de nouvelles idées, d'ouvrir un petit peu le capital, je me suis dit : 'Allez, tentons l'aventure.' Pas forcément pour y retrouver un compte à l'arrivée mais pour être avec eux dans l'aventure", confie un particulier qui a investi "aux alentours de 2.000 euros" dans "Moon Harbour" grâce à cette levée de fonds, qui s'achèvera le 28 juin.