Les retours du pacte de responsabilité ne sont pas suffisants. Le Premier ministre Manuel Valls l'a réaffirmé lundi, après une réunion à Matignon avec les partenaires sociaux. Le chef du gouvernement veut donc rectifier le tir. Il annonce une nouvelle évaluation "avant l'été" des effets de la baisse du coût du travail avec un engagement de 41 milliards d'euros du gouvernement pour inciter les entreprises à embaucher et investir.
"Nous avons toujours dit que nous respecterions l'engagement financier" de 41 milliards d'euros au total du pacte de baisse du coût du travail en France, a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une rencontre sur la mesure phare du quinquennat avec le patronat et les syndicats. "Mais comme cela a déjà a été parfois proposé, les aides peuvent être conditionnées, elles peuvent être réorientées vers d'autres entreprises, c'est cela que nous allons étudier", a-t-il dit.
"Les engagements ne sont pas respectés." "Il ne s'agit d'aucune menace, il s'agit seulement de faire en sorte que chacun assume ses responsabilités", principalement le patronat a déclaré Manuel Valls, avec sa ministre du travail Myriam El Khomri à son côté. "Nous avons fait ce suivi en termes de créations d'emploi. Et nous avons souligné avec la ministre que ça n'était pas satisfaisant, que les engagements n'étaient pas respectés", a-t-il critiqué.
Une initiative qui rencontre l'opposition immédiate du Medef. "Ce serait une erreur majeure", selon Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président de l'organisation patronale. "Ça serait remettre en question la confiance qui commence à renaître dans les chefs d'entreprises." "Evidemment, il ne faut pas conditionner, et si on conditionne on va remettre par terre tout ce qui a été fait depuis deux ans", a-t-il ajouté.