Les banques Crédit Agricole et BNP Paribas ont été mises en cause mercredi par le quotidien Le Monde dans le dossier des Panama Papers, et le ministre des Finances leur demande publiquement des explications. le Crédit Agricole a affirmé avoir cessé de manière définitive tout montage de sociétés offshore depuis 2015. BNP Paribas n'était pas disponible pour réagir dans l'immédiat.
Bercy tape du point. "Suite aux informations de presse", le ministre des Finances Michel Sapin "a demandé des explications aux présidents des deux établissements bancaires cités", indique un communiqué de Bercy. "Ceux-ci lui ont fourni de premiers éléments" mais "le ministre les verra dans les tous prochains jours", ajoute le ministère. "Il ne serait pas tolérable que des banques puissent permettre des opérations de fraude, d'évasion fiscale ou de blanchiment", a réagi Michel Sapin, cité dans le communiqué.
1.130 sociétés offshore. Selon Le Monde, le groupe Crédit Agricole aurait administré auprès du cabinet panaméen Mossack Fonseca près de 1.130 sociétés offshore depuis les années 1990, pour le compte de ses clients, via ses filiales. "La banque privée du Crédit Agricole ne crée ni n'administre de structures dites offshore pour ses clients. Cette activité a été progressivement arrêtée et a cessé de manière définitive en 2015", a affirmé la banque dans un communiqué. Plus d'un mois après de premières révélations impliquant notamment la Société Générale, le quotidien pointe cette fois le Crédit Agricole Suisse ainsi que les filiales monégasque et luxembourgeoise de la banque verte.
D'après le quotidien, ces établissements auraient aidé leurs clients à échapper aux autorités fiscales européennes en se servant de structures offshore leur permettant entre autres de dissimuler leur identité lors du transfert de parts de leurs sociétés. Mais la banque verte réaffirme qu'elle "a bien mis fin à ces activités sous quelque forme que ce soit, y compris au travers de prestataires externes". La banque assure par ailleurs ne pas être présente au Panama, ni "dans aucun paradis fiscal". Elle affirme avoir "engagé son retrait des territoires non-coopératifs à partir de 2010".
Une enquête préliminaire. BNP Paribas est également cité par Le Monde pour avoir géré de son côté 468 structures offshore avec Mossack Fonseca depuis les années 1980. Une demi-douzaine de ces sociétés étaient encore actives fin 2015, avance le journal. Ces nouveaux éléments révélés par Le Monde sont susceptibles d'intéresser le parquet national financier (PNF), qui a ouvert une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées" le 4 avril après les premières révélations du quotidien, qui concernaient notamment la Société Générale.