Pas de baisse des prix alimentaires avant mars et les prochaines négociations, selon des distributeurs

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Baptiste Morin avec AFP // Crédit photo : IDRISS BIGOU-GILLES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à

Avant la rencontre entre Bruno Le Maire et les distributeurs, les patrons d'Intermarché et de Système U estiment que la baisse de prix des produits alimentaires ne devrait pas se réaliser avant mars 2024, et la fin des prochaines négociations avec les industriels. 

Une baisse des prix alimentaires est difficile à entrevoir avant mars 2024 et la fin des prochaines négociations avec les industriels, ont prévenu mercredi les patrons d'Intermarché et Système U, avant une réunion à Bercy avec les distributeurs qui s'est déroulée dans la matinée . "On espère pour mars" à l'issue des prochaines négociations annuelles entre industriels et distributeurs une baisse des prix des produits alimentaires en magasin, a déclaré sur RTL le patron du groupement Intermarché Thierry Cotillard.

"Le grand rendez-vous, c'est mars prochain, en attendant on prend nos responsabilités", a abondé sur Radio Classique le président de Système U, Dominique Schelcher, soulignant que d'ici-là "sur les grandes marques, rien ne va bouger". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui recevra les industriels jeudi, a confirmé que ces prix ne pourront pas baisser significativement dans l'immédiat. 

Les marques distributeurs en profitent

Une façon de mettre la pression sur les industriels agroalimentaires, les seuls à pouvoir rouvrir ces négociations annuelles qui se tiennent généralement entre décembre et mars et qui ont abouti cette année à une hausse des prix de 9%. Côté distributeur, la marge est mince, comme le rappelle Philippe Gutmann, spécialiste de la grande distribution. "Quand un client fait un caddie de 100 euros dans un magasin, le résultat net, ce qu'il reste dans l'entreprise à la fin, ça va être entre 1,50 et 2 euros. Donc les marges de manœuvre, du côté des distributeurs, sont relativement limitées". 

Ces hausses de prix, observées au terme des négociations, étaient censées amortir l'inflation des différents coûts de production. Mais, depuis, certains de ces coûts ont baissé sans que cela se répercute sur les prix de ces produits de marques nationales. Après une première réunion au mois de mai dernier , peu d'industriels ont accepté de jouer le jeu. Coca-Cola, par exemple, a baissé ses prix de 10% mais pas sur l'ensemble de ses produits. Les ventes de produits issus de ces grandes marques nationales se sont d'ailleurs contractées de 7,3% depuis janvier, ce qui a profité aux articles de marques distributeurs.