Les chantiers navals STX de Saint-Nazaire s'apprêtent à passer sous contrôle italien, via le constructeur naval Fincantieri, qui sera néanmoins sous la barre des 50%, et un partenaire privé italien, selon des informations publiées jeudi par Le Monde et Les Echos, alors que le gouvernement doit faire des annonces en fin d'après-midi. "Fincantieri a accepté de ne prendre qu'une majorité relative, de l'ordre de 45% à 49%. L'Italie aurait néanmoins le contrôle (de STX France), grâce à la présence d'une fondation bancaire privée italienne qui obtiendrait autour de 10%", assure Le Monde. Selon Les Echos, "Fincantieri a accepté de ramener sa participation sous les 50% mais avec un partenaire italien" qui permettra aux Italiens d'avoir le contrôle de STX France.
Un point presse jeudi après-midi. "Le précédent partenaire présenté par Fincantieri avait été refusé par la France : il s'agissait d'une émanation de la Caisse des dépôts italienne, l'actionnaire majoritaire de l'industriel. Autant dire un 'faux nez', vu de Paris. Cette fois-ci, la fondation privée a été jugée acceptable, même si les pouvoirs publics n'ont pas encore rencontré ses représentants", ajoute Le Monde. Selon Les Echos, lors d'un point presse prévu ce jeudi après-midi à Paris, le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue "confirmera qu'il n'est pas question de nationaliser ce fleuron de l'industrie navale française", malgré des prises de position en faveur de cette hypothèse par plusieurs candidats à la présidentielle dont Benoît Hamon et François Fillon.
L’état française conserve une minorité de bocage. Toujours selon Le Monde, "le reste des titres devrait se partager entre l'Etat français, qui conserverait ses 33% actuels (sa minorité de blocage, ndlr), et le groupe militaire public DCNS, qui obtiendrait 10% ou un peu plus. L'opération vise à empêcher Fincantieri de devenir seul maître à bord. La répartition des sièges au conseil devrait refléter cet éclatement volontaire du capital". Interrogé, le secrétariat d'Etat à l'Industrie s'est refusé à tout commentaire, confirmant uniquement la conférence de presse à 17H30 après une rencontre entre Christophe Sirugue avec les élus et syndicats. Egalement interrogé, Fincantieri n'a pas non plus souhaité s'exprimer.
Des informations de presse avaient fait état, la semaine dernière, d'une possible "nationalisation transitoire" des chantiers STX, où travaillent 2.600 salariés, si l'Etat ne parvenait pas à un accord satisfaisant avec Fincantieri. L'italien est le seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre les chantiers STX France de Saint-Nazaire, filiale florissante du groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuliding en difficultés.