Apple ne versera pas de prime exceptionnelle à ses salariés en France mais le géant américain a annoncé vendredi une augmentation annuelle des salaires de 750 euros pour tous les employés, excepté les managers, a indiqué une source syndicale.
Cette annonce a été faite à l'occasion d'une réunion avec les représentants syndicaux, convoquée à la suite de débrayages la veille de Noël dans la moitié des vingt magasins de la marque à la pomme en France.
Le mouvement visait notamment à protester contre le non-versement d'une prime exceptionnelle défiscalisée, comme celle que le président Emmanuel Macron souhaite voir versée par les employeurs "qui le peuvent". Apple a annoncé début novembre un bénéfice net annuel de 59,5 milliards de dollars. Début janvier, lors d'une précédente réunion, la direction d'Apple Retail France avait expliqué "préférer travailler à moyen-long terme", selon la CGT. "On cherchait quelque chose de plus pérenne" qu'une prime, a aussi souligné Albin Voulfow (CFDT). Outre cette augmentation, la direction d'Apple France a annoncé l'arrêt de l'indexation d'une prime faisant office de 13e mois sur le temps de présence, a ajouté Albin Voulfow.
Un "vrai 13ème mois". Le dispositif qui prévalait jusqu'à présent, plafonné à 3.400 euros brut, désavantageait les femmes en congé maternité ou les personnes victimes d'un accident de travail, a expliqué le représentant syndical, qui a reconnu des "efforts" de l'entreprise mais préférerait que soit mis en place un "vrai 13ème mois". Évoquant l'absence d'accords sur "la qualité de vie au travail, la mise en place d'une politique écologique, la gestion prévisionnelle des compétences", la CFDT demande aussi une "véritable négociation" sur ces sujets. La direction a promis "d'ouvrir rapidement ces chantiers", a ajouté le représentant syndical.
Les conditions de travail aussi évoquées. L'appel à la grève le 24 décembre avait été lancé par la CFDT, rejointe par la CGT. Les deux syndicats avaient mis l'accent sur la prime mais aussi sur les conditions de travail (sous-effectifs, généralisation des contrats 28h et accès à des temps pleins impossible...). Ils avaient aussi souligné que le service paie, qui n'est pas localisé en France, cumulait les erreurs.