La taxe sur les transactions financières (TTF), négociée depuis des mois par dix pays de l'Union européenne, ne pourra pas être effective avant au moins 2018, ont annoncé mardi à Luxembourg les ministres allemand et espagnol des Finances. "Si ça va vraiment vite, alors le 1er janvier 2018 pourrait être une date convenable", a déclaré le ministre allemand, Wolfgang Schäuble. Une vision partagée par son homologue espagnol, Luis de Guindos, qui ne voit pas de mise en oeuvre effective avant "le 1er janvier 2018".
Un texte "d'ici la fin de l'année". Les dix pays autour de table - France, Allemagne, Belgique, Portugal, Autriche, Slovénie, Grèce, Espagne, Italie, Slovaquie - se sont réunis lundi soir à Luxembourg, en marge d'une réunion des ministres des Finances de l'UE, pour discuter des propositions présentées par le ministre autrichien des Finances, Hans Schelling, qui préside les discussions. Ils se sont finalement entendus sur quatre propositions de base, qui vont permettre à la Commission de rédiger un texte "d'ici la fin de l'année", a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Une "étape importante". Mais le projet, bien qu'il ait reçu l'approbation de la Belgique et de la Slovaquie, les deux pays les plus réservés depuis le début des négociations, reste "techniquement difficile", a prévenu Wolfgang Schäuble. "C'est la première fois qu'on a vraiment sur la table un accord clair de la part de l'ensemble des pays sur les propositions qui sont des propositions précises", s'est pour sa part réjoui le ministre des Finances français, Michel Sapin, qui parle d'"étape importante".
Une vielle idée. La TTF servira selon lui "principalement à financer la lutte contre le réchauffement climatique". Une coopération renforcée ne peut se faire que si au moins un tiers des Etats membres de l'UE (28 actuellement) y participent, soit neuf au minimum. L'idée de taxer les transactions financières remonte aux années 1970, avec la proposition de la taxe Tobin, du nom du prix Nobel d'économie James Tobin (1981). Elle avait connu un nouvel élan en 2011 en pleine crise financière dans l'Union européenne. Les Etats avaient alors déboursé des milliards d'euros pour sauver les instituts financiers et il semblait légitime d'associer ces derniers au coût des crises futures.