Le géant américain General Electric devra payer les pénalités qu'entraîne sa décision de ne pas tenir son engagement en terme de création d'emplois en France, a affirmé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dimanche sur BFMTV. "General Electric avait pris quatre engagements, sur le territoire, le développement économique, sur des activités. Ils ont tenu les trois autres, ils ne tiennent pas celui de l'emploi. Le contrat avait prévu qu'il y ait une pénalité de 50.000 euros par emploi qui ne serait pas créé, donc ils devront les payer", a déclaré la ministre.
Un secteur en crise. "En l'occurrence, ils ont perdu des marchés", a-t-elle ajouté, reconnaissant que "les marchés ne sont pas tous prévisibles". "Ça aurait de l'allure qu'ils disent : 'ça, on ne peut pas faire, mais voilà ce qu'on va faire pour aider l'emploi dans notre environnement, on va aider les jeunes, on va aider les PME autour de nous...'", a-t-elle suggéré. Le PDG de GE, John Flannery, s'était rendu mardi au ministère de l'Economie et des Finances pour annoncer que l'engagement était "hors d'atteinte" en matière de créations d'emplois. GE s'était engagé à créer un millier d'emplois d'ici la fin de l'année en France. Il a assuré être "confronté à un environnement difficile du fait de l'évolution défavorable de ses marchés historiques dans le secteur de l'énergie", avait expliqué le ministère des Finances dans un communiqué.
Amende potentielle. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a "regretté" l'annonce de GE, qui selon Bercy n'avait créé que 323 emplois en France à la fin avril, et a demandé au groupe américain de prendre "désormais toutes les dispositions nécessaires" pour se "conformer au mieux" à ses engagements. Le ministre a également rappelé que "le gouvernement (...) se doit de veiller à leur concrétisation". Les pénalités prévues pour le non-respect par General Electric de ses engagements sur l'emploi représentent une amende potentielle de près de 34 millions d'euros si la situation n'évolue pas d'ici à la fin 2018.