L'explosion des ventes en volumes de beurre, due à une crainte de pénurie depuis un mois en France, est en cours de stabilisation en magasin, même si les prix continuent de grimper, selon une étude publiée lundi par le cabinet Nielsen.
"Le retour à la normale semble proche pour les volumes". "Avec un peu plus de 14.000 tonnes de beurre vendues en grande distribution la semaine du 30 octobre au 5 novembre", soit une baisse de 2% par rapport à l'année dernière, "le retour à la normale semble proche pour les volumes", affirme le cabinet, spécialisé dans les études de consommation. Pour Nielsen, cette stabilisation est notamment due à un ralentissement du phénomène de stockage des consommateurs, qui s'étaient "rués sur le beurre les semaines précédentes". D'autres, face à des ruptures importantes en rayon, ont pu également reporter leurs achats dans le temps ou vers d'autres catégories, précise l'étude, qui cite notamment une progression de 10% des ventes de margarine.
D'autres circuits privilégiés. Par ailleurs, "les rayons de beurre chez les distributeurs continuent d'être peu fournis (...) en moyenne, le taux de rupture atteint même 53% sur la semaine du 30 octobre au 5 novembre". Certains consommateurs ont du coup privilégié d'autres circuits (vente directe, enseignes spécialisées...), souligne le cabinet, dont l'étude ne porte que sur les supermarchés et hypermarchés.
L'effet pervers de la hausse des stocks de sécurité. "Pour répondre à la demande des consommateurs qui s'accélère, nous observons que certains magasins augmentent parfois (leur) stock de sécurité au-delà du nécessaire pour recevoir de plus grandes quantités de beurre. Or, cela peut avoir un effet pervers car ces fortes commandes simultanées font se vider plus vite les entrepôts censés servir de soupape de sécurité", observe Sébastien Etévé, expert "anti-ruptures" chez Nielsen. Le chiffre d'affaires continue quant à lui de grimper, avec une hausse de +17% sur un an : "cet écart entre les évolutions volume et valeur s'explique par un prix moyen nettement plus élevé", souligne Nielsen.