Le marché pétrolier, toujours excédentaire, pourrait se retourner l'an prochain et afficher un "déficit net" en raison d'une baisse de production des pays n'appartenant pas à l'Opep, estime cette organisation dans son rapport mensuel publié vendredi à Vienne.
Réduction des investissements. "Il y a des signes convergents de baisses de production des pays hors Opep, qui devraient probablement retourner le marché et le placer en déficit net en 2017", en raison notamment d'une réduction des investissements dus aux prix bas, estime l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette chute de production résulte notamment de la réduction des investissements dans plusieurs pays ces derniers mois, dans un contexte de prix bas, avec à la clé par exemple une chute de plus de moitié en un an des puits en exploitation aux Etats-Unis.
Surproduction prévue en 2016. L'Opep note également des baisses substantielles de production en Colombie, au Mexique et au Kazakhstan, qui dans le cas de ces deux derniers pays "pourraient se poursuivre en 2017". Pour 2016 en revanche, le cartel de 13 pays, qui pompe environ un tiers du brut mondial, entrevoit toujours une surproduction, ses prévisions de production et de consommation mondiales restant inchangées. Selon l'organisation, la demande moyenne doit toujours s'établir à 94,18 millions de barils par jour (mbj), pour une production non-Opep de 56,4 mbj.
Petites guerres internes.Malgré des tiraillements internes, l'Opep refuse depuis plusieurs mois de réduire unilatéralement sa production, ce qui la conduirait à céder des parts de marché. L'Arabie saoudite parie à l'inverse précisément sur une réduction de la concurrence de pays moins compétitifs à la faveur des prix bas. De fait, la production du cartel a tendance à augmenter, en raison notamment de la montée en puissance de l'Iran après la levée, en janvier, des sanctions internationales qui frappaient ce pays. En avril, la République islamique, qui vise une production de 4 mbj, a vu sa production quotidienne progresser de près de 200.000 barils, à 3,45 mbj.