Les restaurateurs connaîtront jeudi les modalités décidées par le gouvernement pour la réouverture de leurs établissements, fermés depuis plus de deux mois. Un protocole sanitaire précis, dévoilé par Europe 1, prévoit des mesures strictes, comme le respect d'un mètre de distance entre les tables. Pour Philippe Etchebest, "c'est une demi-consolation". "Le soulagement n’est pas total, certains restaurants ne pourront pas rouvrir et sont en faillite", a déploré le célèbre chef, mercredi soir sur notre antenne.
"Les quatre mètres carrés (un temps envisagés pour séparer chaque client) étaient une blague pour moi. On en revient au mètre d’écart, ce qui paraît plus raisonnable, mais ça va quand même réduire de moitié l’activité des restaurants. Certains pourront rouvrir, mais d’autres pas parce que le seuil de rentabilité ne sera pas atteint. On ne peut pas rouvrir une entreprise pour perdre de l’argent, c’est courir à une fermeture imminente", a-t-il poursuivi.
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"On saura s'adapter"
Pour autant, Philippe Etchebest estime que les restaurateurs "n'ont plus trop le choix". "On sait ce que sont les mesures d’hygiène. Les protocoles sont certes plus drastiques, mais on saura s’adapter. La question importante c’est de savoir comment le secteur pourra tenir et si les clients seront au rendez-vous", se demande-t-il.
Concernant la possibilité d'instaurer une séparation en plexiglas entre clients et personnels au comptoir des bars et restaurants, le chef étoilé assure que "tout est faisable". "Mais va-t-on retrouver cette notion de convivialité qu’on a dans nos bars ? Ça ne conviendra pas aux propriétaires de bars, ni aux clients. Ça visera à protéger tout le monde, la convivialité ne sera pas au rendez-vous. Mais la priorité est de protéger nos clients et nos personnels, et de les rassurer."
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"On nous écoute, mais il n'y a pas de retour"
Philippe Etchebest, qui multiplie depuis plusieurs semaines les appels pour que le gouvernement intensifie son plan d'aide au secteur, a réitéré ses demandes. "On a l’impression d’avoir un bateau qui coule, avec les gardes-côtes qui regardent le bateau couler. Ils vont peut être intervenir quand le bateau sera complètement coulé et que les gens seront tout près de se noyer. C’est l’image que j’ai", a-t-il regretté.
"Le fond de solidarité existe, mais il ne touche que 30 ou 40% du secteur. Tout le reste n’a rien eu. Beaucoup de gens sont laissés sur le côté de la route. Ça coûtera beaucoup plus cher après que si on avait fait ce qu’il fallait faire maintenant. On nous écoute, c’est super, mais il n’y a pas de retour", a déploré le médiatique chef cuisinier.