Pendant deux heures et demi, Carlos Ghosn a présenté sa défense à la presse internationale mercredi à Beyrouth, la capitale libanaise. L’ancien patron de Renault-Nissan a assuré qu’un complot avait été ourdi contre sa personne, afin qu’il lâche les rênes du groupe international en général et du constructeur nippon en particulier. Il a aussi vanté son bilan à la tête du groupe automobile. Pas de quoi persuader Philippe Martinez, longtemps employé chez Renault, de la bonne foi de l’homme d’affaires. "Ça fait un moment que Carlos Ghosn ne me convainc pas…", a lancé le secrétaire général de la CGT jeudi matin sur Europe 1.
Philippe Martinez a donc bien eu du mal à plaindre Carlos Ghosn, longuement emprisonné au Japon, puis assigné à résidence, avant de fuir dans des conditions rocambolesques au Liban. "Je suis agréablement surpris, alors qu’il a démarré au Japon à la fin des années 1999 (à la tête de Nissan, ndlr), qu’il découvre aujourd’hui la dureté du système carcéral japonais. Il aurait pu le dénoncer avant", a ironisé le leader de la CGT. "Je suis assez Surpris qu’on découvre aujourd’hui, parce qu’un puissant a été incarcéré, qu’il y a des problèmes de justice au Japon", a-t-il insisté.
"Carlos Ghosn, c’est celui qui a supprimé plus de 100.000 emplois dans le monde"
Et si le bilan économique de Carlos Ghosn à la tête de Renault-Nissan, devenu premier groupe automobile au monde, est incontestablement bon, Philippe Martinez a préféré lui s’attarder sur son bilan social. "Carlos Ghosn est entré chez Renault en 1996. L’année d’après, il a contribué à la fermeture de l’usine de Vilvorde", a rappelé le syndicaliste. "Carlos Ghosn, c’est celui qui a supprimé plus de 100.000 emplois dans le monde", a-t-il aussi souligné.
"Il a redressé le groupe en achetant des marques, mais pas en améliorant le contions de travail", a aussi martelé Philippe Martinez. "Les actionnaires se portent bien chez Renault, ce n’est pas le cas de la situation des salariés, où il y a de la précarité, beaucoup d’intérim, où les salaires sont gelés." Dernière pique envoyée par le secrétaire général de la CGT à son ancien patron : "Ça paraît même indécent, toutes les révélations qui sont faites sur son train de vie. Et c’est le même qui a dit aux salariés de Renault vous êtres trop payés."