"On vit une campagne méprisante" de certains ministres vis-à-vis des fonctionnaires, a souligné Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, mercredi matin sur Europe 1. Une manière à peine voilée de dénoncer les sorties d'Emmanuel Macron, qui interviennent dans le pire des contexte : le ministre Marylise Lebranchu est en pleine négociation sur la réforme des carrières dans la Fonction publique. "Le climat est délétère et forcément cela n’aide pas au dialogue", a regretté le chef de file de la CGT.
La sortie de Macron "n’aide pas au dialogue". Le gouvernement et les syndicats sont en train de terminer les négociations sur le projet d'accord relatif aux "parcours professionnels, carrières et rémunérations". Une réforme qui prévoit des rémunérations un peu plus élevées en début de carrière mais avec une augmentation plus progressive jusqu’au sommet. Après le refus de Force Ouvrière de signer le texte, l'avis de la CGT est stratégique puisqu'il peut faire capoter la réforme. Mais le syndicat, qui est déjà très réservé sur ce texte, n'est pas incité à faire des concessions après les dernières sorties d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Economie a qualifié de "plus adéquat" ni "justifiable" le statut des fonctionnaires.
"Je voudrais aussi dire concernant les fonctionnaires qu’on vit une campagne méprisante. On peut dire qu’on négocie, qu’on discute. Mais quand on entend des ministres - en premier un ministre qui a apparemment la cote auprès du président de la République - qui n’arrêtent pas de fustiger les fonctionnaires... Le climat est délétère et forcément cela n’aide pas au dialogue", a réagit le secrétaire général de la CGT.
Sarkozy ? Pas "une référence en matière de syndicalisme". De manière moins surprenante, Nicolas Sarkozy a également dénoncé le rôle des syndicats dans un entretien accordé au quotidien Les Echos. L'ancien président de la République s'est dit partisan "d'une véritable refondation du modèle social et économique", souhaite "la remise en cause du monopole de présentation des syndicats".
"Je ne crois pas que monsieur Sarkozy soit une référence en matière de syndicalisme, donc on va éviter de parler de lui", a répliqué Philippe Martinez. Avant de répondre à la critique selon laquelle les syndicats ne seraient plus représentatifs : "la CGT a elle toute seule a plus d'adhérents que l'ensemble des partis politiques réunis en France. Donc qu'ils s’occupent de leurs affaires".