C'est du "jamais vu", selon le Premier ministre, Jean Castex. Jeudi, le gouvernement a dévoilé les différentes mesures de son "plan jeunes", destiné à aider la jeunesse sur le front de l'emploi, alors que la crise économique engendrée par celle du coronavirus compromet leur insertion professionnelle. Invitée d'Europe 1 jeudi soir, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a vanté elle aussi les divers dispositifs déployés, tout en balayant les critiques. "On a forcément des effets d'aubaine, mais c'est un message très fort que l'on veut passer à notre jeunesse", a-t-elle résumé.
Accompagner "plus d'un million de jeunes"
Les ambitions de l'exécutif sont posées. "L'objectif est d'avoir une réponse pour chaque jeune : les 750.000 qui arrivent sur le marché du travail à la rentrée et les centaines de milliers déjà en recherche d’emploi ou en inactivité", rappelle la ministre qui a succédé à Muriel Pénicaud. "C’est plus d’un million de jeunes qu’on veut accompagner à travers ce plan."
Celui-ci comporte plusieurs volets, notamment une prime de 4.000 euros pour les entreprises qui recrutent un jeune de moins de 25 ans en CDI, ou en CDD de plus de trois mois. Ce dispositif "va durer six mois", détaille Elisabeth Borne. "L’idée, c’est que les entreprises peuvent aujourd’hui hésiter à embaucher, se dire que la conjoncture est incertaine. Mais on ne veut pas qu’elles diffèrent l’embauche des jeunes qui arrivent. Donc de façon exceptionnelle, on va leur faire une compensation de charges à hauteur de 4.000 euros par an."
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La limite de durée du CDD à trois mois n'est-elle pas trop basse ? N'est-ce pas là encourager des embauches en contrat court ? "75% des embauches se font sur des CDD de moins de trois mois", balaie la ministre. En outre, la prime de 4.000 euros correspond en réalité à "1.000 euros par trimestre, donc pour tirer partie un maximum de cette prime, il faut garder les jeunes plus longtemps".
"On a forcément des effets d'aubaine"
Certaines entreprises vont-elles profiter de ce dispositif alors qu'elles n'en ont pas besoin ? Qu'elles auraient embauché de toute façon ? Elisabeth Borne ne le nie pas. "On a forcément des effets d'aubaine", reconnaît-elle. Mais le "message très fort" passé à la jeunesse prime, selon elle. "Ce qu’on est en train de faire, c’est permettre à tous les jeunes d’aller vers l’emploi, une formation, bénéficier d’un service civique avec une rémunération. Aucun jeune ne sera freiné dans son projet par un problème de ressources."
Le plan reprend aussi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d'ici à la fin février : 5.000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8.000 euros pour un majeur. "Embaucher un apprentis ne va quasiment rien coûter à une entreprise la première année grâce à cette prime", affirme la ministre.