L'effort est conséquent mais mal dirigé. Voici, en somme, l'avis du syndicat étudiant Unef sur le plan jeunes présenté par le gouvernement jeudi. "C'est quand même assez massif", reconnaît Madji Chaarana, le vice-président de l'organisation syndicale, jeudi, au micro d'Europe 1. De fait, une enveloppe de 6,5 milliards d'euros est débloquée pour aider une jeunesse pénalisée sur le marché du travail par la crise économique post-coronavirus. "Mais nous, ce qu'on regrette, c'est qu'il y a une absence d'accompagnement social des jeunes pour leur permettre d'accéder à l'autonomie."
Pas de garanties demandées aux entreprises
Le plan prévoit une prime de 4.000 euros aux entreprises qui embauchent des jeunes de moins de 25 ans sur des contrats de plus trois mois. Il reprend des aides déjà en vigueur pour favoriser les contrats d'apprentissage et instaure également de nouveaux "contrats aidés" dans le secteur marché, en ciblant les jeunes les plus éloignés de l'emploi. Sont aussi déployées des missions supplémentaires en service civique et des formations qualifiantes ou pré-qualifiantes dans des secteurs identifiés comme ayant de l'avenir.
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En revanche, il n'est pas prévu d'étendre aux moins de 25 ans "le RSA ou d'autres aides dont ils sont actuellement exclus", regrette Madji Chaarana. Celui-ci craint que les coups de pouce financiers profitent finalement plus aux entreprises, "sans forcément aider durablement les jeunes". "Quand on voit ces mesures, on voit qu'il n'y a rien pour les cadrer vraiment et assurer des contreparties des entreprises", comme par exemple l'engagement de "jeunes en CDI" ou des dispositifs qui "puissent [leur permettre de] s'insérer durablement sur le marché du travail en dépassant les effets d'annonce".