Entre 200.000 et 330.000 projets de recrutements ont été abandonnés "faute de candidats" en 2017, selon une étude de Pôle emploi présentée mardi en conseil d'administration. La plupart (87%) des offres restées non pourvues ont pourtant "suscité des candidatures" mais les employeurs les ont jugées "trop peu nombreuses ou inadéquates".
9 offres sur 10 pourvues. L'opérateur public part des offres d'emplois qu'il a lui-même traitées en 2016. Sur les 3,2 millions d'offres déposées à Pôle emploi, 2,9 millions "ont été pourvues", soit environ neuf sur dix, indique l'opérateur dans un communiqué. Parmi les 300.000 autres offres, restées non pourvues, "97.000 ont été annulées par l'employeur car son besoin avait disparu" et "53.000 étaient toujours en cours" fin 2016.
In fine, 150.000 recrutements ont été "abandonnés faute de candidat adéquat", soit "4,7% de l'ensemble des offres déposées à Pôle emploi". "Par extrapolation", Pôle emploi estime que "entre 200.000 et 330.000" projets de recrutement ont été abandonnés "faute de candidats" en France en 2017. Parmi ceux-ci, "entre 110.000 à 181.000" concernent un emploi durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois), indique-t-on à Pôle emploi.
Les TPE les plus en difficulté. La construction et le commerce sont les secteurs les plus concernés, avec respectivement 5,7% et 5% d'offres non pourvues faute de candidats, précise-t-on de même source. Et quel que soit le secteur, les très petites entreprises (TPE, 1 à 9 salariés) sont les plus touchées (5,8%), tandis que les entreprises de plus de 100 salariés sont relativement épargnées (2,3%).
"C'est assez classique, les patrons des petites entreprises ont plus de difficulté à recruter, ils n'ont pas de service RH, pas forcément le temps", explique-t-on à Pôle emploi, qui a lancé en début d'année une expérimentation pour mieux accompagner les petites entreprises. Les employeurs expliquent ces difficultés à trouver un candidat par le "manque d'attractivité du poste proposé" (77% des cas), mais aussi par "le manque d'expérience, de compétences ou de motivation" des candidats (près de 70%) et par le manque de diplôme (45%), indique-t-on à Pôle emploi.