Le gouvernement publie vendredi le nombre de chômeurs inscrits fin octobre sur les listes de Pôle emploi, l'une des dernières éditions de la grand-messe mensuelle des chiffres du chômage, qui vit ses dernières heures.
Vers une publication trimestrielle. Le compte-à-rebours est lancé. Après les chiffres d'octobre, publiés ce vendredi à 18h, puis ceux de novembre et de décembre, la publication des chiffres de Pôle emploi deviendra trimestrielle à partir de 2018. L'indicateur, qui a toujours été très commenté chaque mois, suscitait de fortes réserves des économistes et statisticiens sur sa crédibilité. Dès l'année prochaine, la Dares, service des statistiques du ministère du Travail, publiera, tous les trois mois, le nombre moyen de demandeurs d'emploi sur le trimestre. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois continuera d'être mis en ligne sur le site du ministère, mais ne fera plus l'objet d'une publication. La nouvelle mouture vise à "mettre davantage l'accent sur l'évolution tendancielle plutôt qu'au mois le mois", explique la Dares, qui "considère que les évolutions mensuelles ne sont pas significatives, n'ont pas beaucoup de sens".
Divergence avec les chiffres de l'Insee. En attendant 2018, les trois prochaines publications, à commencer par celle d'octobre ce vendredi, traiteront ces chiffres mensuels tant décriés. Fin septembre, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi avait fortement reculé (-1,8%), pour s'établir à 3,48 millions en métropole et 3,73 millions en France entière. Mais cette éclaircie ne faisaient guère plus que compenser deux hausses consécutives en juillet et août. L'autre thermomètre du chômage, le taux mesuré par l'Insee, a quant à lui connu une hausse de 0,2 point au 3e trimestre. La divergence avec les chiffres de Pôle emploi est due au fait que les deux indicateurs ne mesurent pas le chômage de la même manière : l'Insee réalise une enquête auprès de 110.000 personnes, tandis que Pôle emploi publie le nombre de personnes inscrites sur ses listes. Selon l'Institut national de la Statistique, 9,4% de la population active est au chômage en métropole, 9,7% en France entière.
Sous la barre des 7% d'ici 2022 ? Le gouvernement souhaite, conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, descendre à 7% de chômage d'ici à 2022. Le président a assuré à la mi-octobre que "la plénitude des réformes" et leur impact sur le chômage seraient visibles "dans un an et demi, deux ans". Son ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a lui légèrement repoussé l'échéance, tablant récemment sur une "amélioration en profondeur de l'emploi" d'ici "au moins deux ans". Le gouvernement compte notamment sur les effets de la réforme du Code du travail, entrée en vigueur fin septembre, et des réformes à venir de l'assurance chômage et de la formation professionnelle.