Le président du Medef Pierre Gattaz a dit jeudi que la baisse du chômage mettrait "quelques années" à véritablement se matérialiser en France, attribuant les résultats pour l'instant médiocres aux difficultés de recrutement rencontrées par les chefs d'entreprise.
"Faire confiance". "Ça vient doucement", a déclaré sur France Inter le responsable de la première organisation patronale, appelant à "faire confiance aux entreprises" en ce qui concerne les créations d'emploi. "Les réformes sont juste en train de se mettre en oeuvre", a-t-il dit, le chemin est là, il faut encore accélérer les réformes". Le patron des patrons avait évoqué en 2014 la création d'un million d'emplois par les entreprises en échange des baisses de charges promises par François Hollande dans le cadre du pacte de responsabilité, de façon à ramener le chômage à 8% en France.
"Travail collectif". Si les créations d'emplois ont été fortes, de l'ordre de 240.900 sur un an au troisième trimestre, le chômage peine à reculer : après être descendu à 9,5% mi-2017, le taux de chômage mesuré par l'Insee est remonté à 9,7% au 3e trimestre. La baisse du chômage est "un travail collectif", a déclaré Pierre Gattaz, estimant possible d'arriver à terme à "5 ou 6% de chômage en France". "Il faut poursuivre les réformes", a-t-il ajouté, jugeant "important" d'inciter les chômeurs à "reprendre le travail". "Il y a aujourd'hui deux millions de chômeurs de longue durée en France. Il faut les accompagner", a dit le président du Medef, insistant sur la persistance d'"emplois non pourvus" en France. "Aujourd'hui, les chefs d'entreprise ont retrouvé de la confiance. Mais quand j'interroge mes pairs, qu'est ce qu'ils me disent ? Ils me disent 'je cherche des collaborateurs et je ne trouve pas' (...) La demande ne correspond pas à l'offre", a-t-il dit.
Selon l'Insee, le chômage devrait refluer faiblement en 2018, à 9,4% de la population active, malgré une croissance vigoureuse attendue de 1,9% cette année. D'après la Banque de France, il serait de 9,6% l'année prochaine. Sa baisse est attendue par l'institution monétaire en 2019/2020.