Les patrons qui pensaient partir en vacances l’esprit tranquille en sont pour leur frais. Lundi soir, les socialistes ont adopté, à une large majorité, le rapport du député Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry, sur le pacte de responsabilité. Objectif du PS : puiser dans les 15 milliards du pacte de responsabilité qui ne sont pas encore alloués pour mieux subventionner les collectivités locales vertueuses, baisser les impôts des classes moyennes et recentrer les aides sur les entreprises qui investissent. Intolérable pour le patron des patrons, Pierre Gattaz, qui a donc décidé de tirer la sonnette d’alarme dans Le Figaro : "ne pas respecter la feuille de route du pacte serait dramatique pour la confiance".
"Aller plus loin dans les baisses de charges et d'impôts". Dans cet entretien à paraître mercredi, le président du Medef met en garde le gouvernement contre toute modification des baisses de charges prévues pour les entreprises par le pacte de responsabilité. "Je demande au gouvernement de ne surtout pas toucher au pacte de responsabilité, ni à sa répartition", dit-il, en appelant même "à aller plus loin dans les baisses de charges et d'impôts pour espérer que les marges des entreprises se rapprochent de la moyenne européenne".
La comparaison avec l’Allemagne. Pierre Gattaz a ensuite sorti sa calculette pour démonter le bien-fondé du pacte de responsabilité, pierre angulaire de la politique économique du gouvernement : "les entreprises françaises rencontrent toujours un problème de compétitivité. Les marges sont à 29 %. Avec le pacte de responsabilité, on peut espérer 33 % d'ici à 2017. En Allemagne, les marges s'élèvent à 41 %. Cette différence, liée à nos charges et à notre fiscalité, représente une centaine de milliards d'euros".