Le "Black Friday" sera-t-il repoussé ? C'est en tout cas ce que souhaite Bruno Le Maire. Sur fond de fronde des commerces "non-essentiels", toujours fermés à cause du reconfinement, le ministre de l'Économie et des Finances a enjoint mercredi les distributeurs à repousser cette opération promotionnelle prévue le 27 novembre. Un souhait accueilli avec une certaine perplexité par Emmanuel Le Roch, directeur général du Procos, le syndicat regroupant 60.000 magasins spécialisés en France.
Un décalage "très complexe"
Invité de l’"Interview Éco" d'Europe 1 mercredi, ce dernier pointe une procédure "très complexe" : "il y aura forcément des problèmes opérationnels, des problèmes de communication. Il faut être certain que tous les acteurs le font, ce qui est loin d’être évident."
Au-delà d'un changement de date éventuel du "Black Friday", la "question prioritaire" est l'ouverture des magasins lors de cet événement, pointe le directeur général. Une nécessité d'autant plus vitale que le commerce spécialisé français a vu son chiffre d'affaires chuter en flèche de 80% depuis l'annonce du reconfinement. "La question qui est devant nous est de vendre un maximum de produits le jour du "Black Friday". Donc cet événement ne peut pas être supprimé cette année, ce n'est absolument pas possible sur le plan de la survie d'une grande partie des acteurs."
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Une ouverture pour le "Black Friday" ou un risque de mort
"Il faut comprendre qu'on n'est pas du tout dans la même situation que mars-avril. Le poids du mois de novembre et du mois de décembre, encore plus, est très fort dans le modèle commercial", rappelle Emmanuel Le Roch. Martelant qu'il s'agit d'une question de "survie", le spécialiste anticipe : "si on ne parvient pas à aujourd'hui réenclencher la mécanique de vente à travers les magasins très rapidement, une grande partie des acteurs se retrouveront en cessation de paiement au mois de janvier. Ça veut dire un risque de mort."
Mais dans tous les cas, cette fin d'année ne sera pas "une bonne période de commerce". Il faut "donc faire en sorte qu'à l'arrivée, la casse et les aides à mettre en œuvre soient les plus faibles possibles pour avoir une chance de sauver les magasins. L'enjeu aujourd'hui, c'est la survie."