"La CGT signe plus de 80% des accords, soit dans les entreprises soit au niveau des branches professionnelles", a précisé lundi soir Philippe Martinez, patron de la CGT, invité d'Europe 1.
Le secrétaire général, dont le syndicat ne participe pas à la quatrième grande conférence sociale du quinquennat, répliquait à François Hollande, qui avait déclaré un peu plus tôt : "Il est commode de ne jamais s'engager à signer le moindre accord, en espérant d'ailleurs que d'autres le feront à leur place, tout en dénonçant dans le même mouvement les insuffisances du dialogue social". "C'est un peu caricatural de présenter la CGT comme ça", a rétorqué Philippe Martinez lundi sur Europe 1.
Le club de la presse avec Philippe Martinez...par Europe1fr
"L'exécutif s'était engagé à ne pas parler du code du travail". Il y a "une exaspération du monde du travail, de la CGT, sur la conception de la négociation collective. Cela fait plusieurs mois que l'on dit que la forme de la négociation n'est pas satisfaisante. Quand on est pas entendu, on montre des signes d'agacement", se justifie Philippe Martinez lundi soir, qui assure faire "peu de différences en matière sociale" entre la politique de François Hollande et celle de Nicolas Sarkozy.
Selon le syndicaliste, le dialogue social avec le gouvernement se résume ainsi : "c'est le Medef qui arrive avec un texte, et on a le droit de changer deux virgules. Pourquoi on ne permet pas aux organisations syndicales d'arriver avec leur propre texte ?".
Concernant le code du travail, dont Manuel Valls a annoncé une réforme pour le 28 octobre, à l'issue de la Conférence, Philippe Martinez confie une amertume : "le gouvernement s'était engagé à ne pas parler de ça. Il en a parlé. Ce qui montre un certain nombre de dysfonctionnement. La parole d'un gouvernement a de l'importance".
Le club de la presse avec Philippe Martinez...par Europe1fr
A la CGT, "on est très moderne". Philippe Martinez en appelle notamment "à transformer les choses", et "taxer différemment" les entreprises qui n'augmentent pas les salaires, ne respectent pas l'égalité salariale hommes/femmes, ne créent pas d'emplois et ne font pas d'investissement. Le patron de la CGT veut "réhabiliter les entreprises citoyennes".
Plus globalement, le secrétaire général de la CGT demande une présence accrue de l'Etat dans l'économie, et cite comme exemple le secteur aérien et Air France. "Nous demandons une réflexion sur la stratégie d'Air France et sur le transport aérien. [...] Nous demandons une table ronde où l'Etat sera garant de faire respecter un certain nombre de choses. Y compris dans le transport aérien qui est très très réglementé". "Le tout en tenant compte de tout ce qui bouge autour de nous. Vous savez, on est très moderne à la CGT, il faut prendre en compte l'évolution", conclut Philippe Martinez.