A l'approche de la rentrée, des dizaines de milliers de propriétaires de biens immobiliers ont reçu un courrier leur annonçant que la taxe foncière augmenterait à partir du 15 octobre prochain. Cette hausse serait une façon détournée de compenser la baisse de la taxe d’habitation, selon l’Union nationale des propriétaires (UNPI). En août dernier, le gouvernement avait confirmé que la taxe d’habitation disparaîtrait totalement à l’horizon 2023. Cette suppression représenterait un manque à gagner de près de 26 milliards d'euros par an pour les collectivités locales.
Mais le ministère de l’Economie et des Finances dément. Il assure qu’il n’y aura aucune hausse exceptionnelle de cet impôt en 2019 et rappelle qu’en 2017 déjà 134.000 personnes avaient été concernées. Comme chaque année, le fisc a réévalué la valeur locative des propriétés, laquelle sert de base de calcul pour la taxe foncière.
Des bases locatives qui augmentent entre 15% et 30%
Pour mener cette révision, l’administration se renseigne donc sur les différents changements de situation : construction d’une piscine, création d’un abri de jardin, changements d’affectation des locaux ou agrandissement du logement… En clair, ce n’est pas le taux de la taxe en lui-même qui a été modifié.
"Ce n’est pas comme cela tous les ans", réplique Christophe Demerson, président de l’UNPI. "Il y a des bases locatives qui augmentent de 15%, 20% voire 30%, alors qu’il n’y a parfois pas eu de travaux dans les locaux", poursuit-il.
De son côté, la direction générale des impôts rappelle que ce ne sont pas seulement les travaux à l’intérieur du logement qui provoquent une augmentation des bases locatives. L’amélioration du quartier, comme l’installation d’une nouvelle ligne de transports en commun ou la suppression d’établissements générateurs de nuisances, peut également engendrer une revalorisation d’un bien.