Le jackpot du patron d'Alcatel fait débat dimanche. Michel Combes, qui va prendre la tête de Numericable-SFR mardi, quitte l'équipementier avec une jolie prime de 1 million 8 d'euros. Et il pourrait même toucher d'ici 3 ans un pactole de près de 14 millions. Il était arrivé en mai 2013 dans l'entreprise pour la sauver de la faillite et son contrat prévoyait ces primes s'il restait au moins 3 ans. Ces sommes font grincer des dents les syndicats encore sous le coup du plan de suppression de postes : 10.000 dans le monde dont plus de 600 en France. Philippe Camus, président d'Alcatel, invité d'Europe 1 dimanche soir, justifie les conditions généreuses du départ de Michel Combes.
"Il prend le risque de l'évolution des marchés". "Il ne s'agit pas de primes de départ", tient à corriger Philippe Camus, "c'est tout simplement l'application à Michel Combes des modalités de rémunération à la performance". "Il ne va pas seulement toucher l'argent mais il va toucher des actions qui ne seront disponibles qu'au cours des trois prochaines années", indique-t-il. Il précise qu'"il prend donc le risque de l'évolution des marchés".
"L'Etat va en récupérer les deux tiers". Sur le montant total de 14 millions d'euros octroyés à Michel Combes, Philippe Camus estime qu'il est "difficile" de s'exprimer sur ce montant car il dépend "du cours des Bourses dans trois ans". Le président d'Alcatel relativise en tout cas l'importance de la somme puisque, selon lui, "c'est l'Etat et les organismes de sécurité sociale qui vont en récupérer les deux tiers". Michel Combes touchera par conséquent "une somme beaucoup plus réduite".
"Il a rétabli la crédibilité d'Alcatel". Du point de vue de Philippe Camus et de son conseil d'administration, la somme de 14 millions d'euros est méritée car "il s'agit de rémunérer une performance". Michel Combes "a rétabli la crédibilité de la société, a réalisé une performance vis à vis des milieux financiers, ce qui a permis d'aboutir à un accord avec Nokia", rappelle Philippe Camus qui reconnaît aussi "la mise en place de réductions d'effectifs" mais cela s'est fait "de manière remarquable". Pour la France, "880 départs" avaient d'abord été annoncés et c'est finalement "630" postes qui ont été supprimés "avec des solutions pour tout le monde".