Michel Combes ne rougit pas malgré la polémique. Le futur ex-directeur général d'Alcatel Lucent a défendu lundi, dans une interview accordée aux Echos, la rémunération de près de 14 millions d'euros qu'il devrait percevoir après son départ du groupe mardi. Le dirigeant, qui va quitter son poste le 1er septembre, se déclare "fier du travail accompli" à la tête de l'équipementier de télécoms.
"L'entreprise est sauvée". "Comme le cours de bourse de l'entreprise s'est apprécié, on atteint un montant significatif, je le reconnais. Mais cela signifie que j'ai réussi à créer de la valeur et que l'entreprise est sauvée, alors que je l'ai rejoint(e) en quasi faillite et que les candidats pour la diriger n'étaient pas nombreux", s'est défendu Michel Combes.
Le directeur général du groupe franco-américain nie toute volonté de cacher cette rémunération. Il rappelle que "tous les éléments de rémunération ont été rendus publics en mai et présentés à l'assemblée générale des actionnaires, il y a eu une transparence absolue".
Que va toucher Michel Combes exactement ? Michel Combes, qui a pris ses fonctions en mai 2013, va recevoir d'ici 2018, au titre de 2013, 2014 et 2015, près de 2,7 millions d'actions, soit 8,2 millions d'euros selon le JDD, qui se fonde sur le cours de clôture d'Alcatel-Lucent vendredi (un peu plus de trois euros). Le groupe a ajouté à cela fin juillet un accord de non-concurrence suite à l'annonce du départ au 1er septembre de Michel Combes, qui prévoit le versement en trois ans de près de 1,5 million d'actions, soit 4,5 millions d'euros pour un cours de trois euros. Enfin, l'entreprise, selon une décision de fin juillet, a fixé le montant des "stock options" que recevra Michel Combes à 350.000 actions, évaluées par le JDD à un million d'euros, dont le paiement sera échelonné par tiers sur trois ans.
Ces sommes font grincer des dents les syndicats, encore sous le coup d'un plan de suppression de postes : 10.000 dans le monde dont plus de 600 en France.
N'avait-il pourtant pas refusé une prime en avril ? En avril dernier, le dirigeant avait pourtant renoncé à une prime de départ de 2,4 millions d'euros. Serait-ce un revirement ? Michel Combes s'en défend, répétant qu'il ne perçoit pas aujourd'hui "d'indemnité de départ" mais seulement la part variable de sa rémunération. "J'avais des actions valorisées comme celles des autres collaborateurs en bénéficiant. On a vu des patrons cumuler indemnités et actions, cela n'a pas été mon cas. A chaque fois, j'ai accepté les solutions les mieux adaptées pour l'entreprise", a-t-il souligné.